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Politique

Élections de janvier 2026 au Bénin : Les règles à respecter pendant la campagne électorale

La campagne électorale en vue des élections communales et législatives du 11 janvier 2026 est officiellement ouverte au Bénin depuis le 26 décembre 2025. Cette phase déterminante du processus électoral est strictement encadrée par la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code électoral, afin de garantir l’égalité des chances entre les acteurs politiques et de préserver la paix sociale.

Une période légalement définie

Conformément à l’article 46 du Code électoral, la campagne électorale est ouverte par décision du président de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Elle s’étend sur une durée de quinze jours et prend fin la veille du scrutin à minuit. Toute activité de propagande menée en dehors de ce délai est considérée comme illégale.

L’article 44 précise que la campagne électorale regroupe l’ensemble des actions de propagande visant à convaincre les électeurs de soutenir les candidats en lice. Pendant cette période, partis politiques et candidats sont autorisés à présenter leurs programmes et à solliciter le suffrage populaire.

Des réunions autorisées, mais encadrées

Les réunions électorales constituent l’un des moyens légaux de campagne. Selon l’article 48, seuls les partis politiques et les candidats peuvent en organiser. L’article 49 indique que ces rencontres ont pour objectif de permettre l’audition des candidats et la vulgarisation de leurs projets de société.

Toutefois, la liberté de réunion est soumise à certaines limites. L’article 50 interdit la tenue de réunions électorales sur les voies publiques ainsi qu’entre 23 heures et 7 heures. Dans le même temps, la loi garantit que nul ne peut entraver l’exercice légal de la campagne par un candidat ou un parti politique.

Un accès équitable aux médias

Le Code électoral prévoit également une égalité d’accès aux médias. En vertu de l’article 45, chaque candidat ou liste de candidats bénéficie d’un accès équitable aux moyens publics et privés d’information et de communication, conformément aux règles établies par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC).

Des interdictions strictes pour assurer la neutralité

Certaines pratiques sont formellement proscrites. L’article 47 interdit toute campagne électorale en dehors de la période légale. Le jour du scrutin, l’article 52 prohibe la distribution de documents de propagande ainsi que le port de signes ou d’emblèmes distinctifs de candidats.

Les agents publics sont, quant à eux, tenus à une stricte obligation de neutralité. L’article 53 leur interdit toute participation à des actions de propagande dans l’exercice de leurs fonctions.

Afin de lutter contre l’achat de conscience, l’article 54 interdit, douze mois avant le scrutin et jusqu’à son terme, toute offre d’objets utilitaires ou toute pratique publicitaire à caractère commercial à des fins de propagande électorale.

Sanctions et voies de recours

Le non-respect des règles encadrant la campagne électorale expose les candidats et les partis politiques à des sanctions prévues par la loi. Toute violation du Code électoral peut donner lieu à un recours devant les juridictions compétentes.

Intervenant sur Bip Radio, l’expert électoral Clotaire Olihidé rappelle que tout électeur ou candidat peut saisir la justice en cas d’infraction constatée. La juridiction compétente dépend du type de scrutin : la Cour constitutionnelle pour les élections législatives et présidentielles, et la Cour suprême pour les élections communales et locales. Les infractions pénales relèvent, quant à elles, de la compétence du procureur de la République.

Le juge électoral peut prononcer plusieurs sanctions, allant de la disqualification du candidat à l’annulation de l’élection. Dans certains cas, des irrégularités peuvent conduire à l’annulation de voix dans des localités précises sans remettre en cause l’ensemble du scrutin.

À l’approche du scrutin du 11 janvier 2026, le respect strict des règles de la campagne électorale demeure un impératif pour assurer la transparence, la crédibilité et la sérénité du processus électoral au Bénin.

Fallone CHABI-BONI

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