(L’opposition n’a d’objection à la révision de la constitution que par la crainte d’un troisième mandat)
À la lumière des corrections et exigences contenues dans la proposition de loi portée par le président du groupe parlementaire Les Démocrates (LD), l’on a tendance à croire que l’opposition a tout remis en cause et est allée même au-delà des injections de la Cour constitutionnelle. Par ce comportement, l’opposition au régime du président Talon a non seulement fini par accepter la posture de la Cour, mais aussi elle est encore allée plus loin. Et ses exigences sont si nombreuses qu’elles n’avaient plus rien à envier à l’option du président du groupe parlementaire Br, Assan Séibou, dans sa demande d’une révision de notre constitution pour faire d’une pierre plusieurs coups.
Il suffit seulement de revisiter ce qu’elle appelle, les 07 pertinentes propositions pour s’en convaincre.
En effet, les hommes du président Boni Yayi demandent : la correction de la liste électorale, la suppression de certaines pièces du dossier de candidature, la réduction du coût de la caution électorale, la mise en place d’un comité ad-hoc pour nettoyer l’actuelle liste électorale, une réorganisation de la distribution des parrainages et autres.
Autrement dit, l’opposition veut tout changer et tout réorganiser. Le député Br Assan Séibou n’en demandait pas moins. Il voulait juste profiter de cette injonction de la Cour pour rattraper toutes les autres erreurs contenues dans notre constitution. Son crime est de n’avoir pas été compris par ses pairs. Non pas parce que sa proposition manque de pertinence mais simplement parce que l’opposition redoute que les quelques jours que le président Talon a accepté sacrifier de son mandat constitutionnel, ne débouche sur une entorse aux fondamentaux. Laquelle pourrait selon leur crainte conduire à un troisième mandat.
Voilà donc pourquoi tout en étant en phase avec Assan Séibou, les députés LD grimacent à dire le contraire.
Aboubakar TAKOU