Aux grands maux, les grands remèdes, dit-on. La surprenante attaque de Banikoara doit pousser l’autorité politique à prendre ses responsabilités sur le faisceau de stratégies développées jusque-là par les Forces de Défense et de Sécurité.
Les terroristes n’utilisent pas de voiture pour venir attaquer. Ils n’utilisent non plus de vélos et ne se déplacent pas à dos de chameau. Ils utilisent, et c’est connu de tous, des motos. L’État a autorité pour réglementer l’usage de motos dans les trois communes (Malanville, Karimama et Banikoara). Cette mesure fera un peu grincer les dents. Mais le jeu en vaut la chandelle. La sécurisation de nos soldats et de nos populations est à ce prix. Des voix issues des vidéos de l’attaque telles que postées par les assaillants eux-mêmes, point n’est besoin de se cacher derrière son doigt pour ne pas reconnaître qu’ils sont des Peulhs. La plupart d’entre eux ramassent le bétail après leur forfaiture. Et c’est de la vente de ces animaux qu’ils tirent les ressources nécessaires pour acheter des produits comestibles et des armes. L’État devra fermer ou réguler au maximum la vente des têtes de bœufs dans le périmètre des trois frontières. Veiller à ce que ne vendre de bœufs que celui qui est reconnu comme tel par l’autorité désignée par l’Etat à cet effet. La commune de Gogounou étant en pleine phase pilote du projet de ferme et du fourrage pour nourrir le cheptel, c’est l’occasion pour tester le potentiel de ce projet : ramener tout le cheptel dans la commune de Gogounou aidera à couper les vivres aux terroristes. Tout détenteur d’un certain nombre de têtes de bœufs, devra être répertorié et figurer sur une base de données soigneusement suivie pour éviter que des terroristes vendent du bétail pour se ravitailler dans les marchés. De l’interdiction ou de la régulation stricte de la circulation de motos, les forces de sécurité et de défense seront un tout petit peu à l’abri des surprises d’hommes à motos. Ces petites mesures, quoique pouvant mettre un peu à mal la libre circulation des personnes et des biens, relèvent bel bien du ressort de l’État pour la sécurité des populations. Par ailleurs, il faut aussi interdire de publication les agissements des assaillants pour donner un coup à leur communication.
Quant aux attaques répliques de l’armée béninoise, un avertissement sera donné aux populations d’éviter des positions reculées par rapport aux positions connues et sécurisées. Ceci permettra à l’armée si elle en a les moyens, de bombarder tous regroupements lointains d’hommes à motos. Toute personne qui irait contre cette consigne payera le prix de son entêtement parce qu’elle aura choisi d’être traitée comme un assaillant. Car il n’est écrit sur le front de personne qu’elle est terroriste.
À suivre !
Aboubakar TAKOU