L’annonce du verdict qui a sanctionné les 06 jours de procès à la Criet, montre que les deux amis Olivier Boko et Oswald Homéky avaient matérialisé leur intention de voir éjecté du fauteuil présidentiel, Patrice Talon. Ceux qui en doutaient encore ont appris à leurs dépens que les deux derniers du trio, ont brillé chacun de son génie pour bien porter la casquette qui est la sienne, plongeant l’observateur dans une réalité aussi peu recommandable que cette trilogie du Dollar de Sergio Leone, classée dans les Westerns spaghettis.
C’est à croire que le réalisateur italien mort le 30 avril 1989 à Rome, avait quitté d’entre les morts pour un casting purement béninois dans ce qu’on appellera désormais le Talon, Boko et Homéky gate.
De l’analyse de ces 09 ans d’amitié environ entre ces trois hommes, on retient au dernier coup de maillet à ce procès à la Criet, l’arrière-goût amer d’une saga exactement à l’image du plus beau succès de la filmographie du réalisateur italien Sergio Leone.
Le BON ici est le président Talon. Il est tellement sincère en amitié et vraiment altruiste qu’il confia la quasi-totalité de ses attributs à son ami. Ceux qui ont eu le bonheur de vivre une séquence, fut elle minime, de la vie de ces deux Béninois, appellent Olivier Boko, vice-président. Le président Talon ira plus loin en déclarant à la télévision nationale du Bénin, que Olivier Boko est lui. Et que quiconque lui désobéit l’aura à dos. Il a donc permis à son ami de jouir de tous les privilèges du pouvoir d’État. Son amour et son amitié sont d’autant sincères que le chef de la Rupture s’est inscrit dans la dynamique idyllique de : « on est venu ensemble et on part ensemble pour jouir de notre retraite ». Une illustration parfaite de l’éthique qui sert de charpente osseuse à la Rupture. Le pouvoir d’État n’étant pas un bifteck à se partager et se passer entre amis ou parents, le leader incontestable des partis Br et Up-R n’attendait pas passer le témoin à un ami au motif de se prémunir des aléas de l’après-pouvoir. Mais c’était sans connaître le vrai visage de celui qu’il prenait pour un ami, un frère.
Cette rectitude républicaine du président Talon réveille la BRUTE. Et bien qu’il ait dit dans son intervention d’après la réquisition du ministère public hier à son procès : « Talon président, c’est moi qui suis président »; le mari de la sœur de Rock Niéri est bel bien dans la logique de la BRUTE. Patrice Talon a été au pouvoir sans lui, croit-il, et il faut que lui-même fasse ses mandats. Ça passe ou ça casse, d’où ce funeste projet d’écourter le mandat de son frère si tant est qu’il ne le trouve pas comme dauphin. Et c’est là que le TRUAND fit son entrée dans le jeu. Il fallait pour l’aboutissement de ce rêve, qu’un esprit malin, intelligent et par conséquent, un peu fourbe sur les bords, entre en scène. Le presque enfant du patriarche Talon, et précédemment ministre des Sports y a flairé une opportunité de s’en mettre plein les poches. Prendre le lait, le fromage, triturer les seins de la fermière tout en demandant une natte au père de cette dernière. Il s’improvise stratège et caissier en chef du funeste projet. Il s’entend avec son ami et ancien gestionnaire de ses comptes, Jacques AVENE pour déposer 50 millions à Nsia Assurance Côte d’Ivoire, au profit du chef de la sécurité du président Talon. Mais pour dissimuler la seconde partie du montant de 100 millions destinés au compte, il négocie et obtient une fausse police d’assurance d’un faux montant de 105 millions. Et toujours dans ce rôle du dernier acteur de ce trio, il prend une voiture de marque Prado à un concessionnaire sans payer, avant de bidouiller dans le noir du quartier Zongo, la plaque d’immatriculation de ladite voiture. Voilà de toute évidence, cette version béninoise de cette saga pensée et écrite par Sergio Leone : le BON, la BRUTE et le TRUAND.
Aboubakar TAKOU