La France perd l’une de ses figures politiques les plus marquantes. Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur, président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, est décédé dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars 2025, à l’âge de 80 ans. Homme de convictions et héritier d’une lignée républicaine, il aura marqué près de quatre décennies de vie publique.
Un parcours au service des institutions
Né le 30 septembre 1944, ce fidèle du gaullisme a cumulé les fonctions clés :
- Ministre de l’Intérieur (1995-1997) sous la présidence de Jacques Chirac, où il modernisa la police nationale.
- Président de l’Assemblée nationale (2002-2007), défendant l’indépendance du législatif.
- Président du Conseil constitutionnel (2007-2016), veillant à l’équilibre des pouvoirs.
Fils de Michel Debré, rédacteur de la Constitution de 1958 et Premier ministre du général de Gaulle, il incarna jusqu’au bout l’esprit de la Ve République.
Un héritage politique et intellectuel
Proche de Jacques Chirac – il fut son « homme de confiance » durant la cohabitation –, Jean-Louis Debré était aussi un essayiste reconnu, auteur d’ouvrages sur l’histoire politique française. Son passage au Conseil constitutionnel, marqué par des décisions audacieuses (comme la validation du mariage pour tous en 2013), illustre sa volonté de concilier tradition et modernité.
Réactions et hommages
À l’Élysée, le président de la République a salué « un serviteur de l’État dont la rigueur a honoré la nation ». La classe politique, toutes tendances confondues, lui rend hommage, soulignant son sens du dialogue malgré des convictions affirmées.
Ses obsèques se dérouleront conformément à ses volontés, dans sa ville natale de Tours.
Jean De Dieu TRINNOU
