Comme l’a su si bien reconnaitre l’opposant au régime du président Talon, le docteur Komi Koutché, récemment sur Rfi sur l’émission de Christophe Boisbouvier, le Bénin de Talon, a le mérite d’être désigné comme le pays africain ayant le plus réussi sa politique de gestion de la crise sanitaire de la Covid-19. (C’est sur la page Facebook de Rfi.)
L’ancien premier ministre du président Boni Yayi, candidat malheureux à la présidentielle de 2016, Lionel Zinsou, dira lui hier, lundi sur France 24, que son pays le Bénin a une économie extraordinaire. Il ajoute: » Lorsque nous (Bénin) étions à un taux de croissance +2% au troisième trimestre de 2020, il y a au même moment, d’autres pays africains qui étaient à -1%. »
Conséquence, ce n’est plus une obligation pour le Bénin d’être présent à ce sommet organisé pour les pays qui ont une économie négative, gravement atteinte.
Dès lors, on est même tenté de se demander ce que le Bénin, l’incarnation de la résilience réussie contre la crise sanitaire, a à chercher à l’hôpital des grands malades?
À cette question, les organisateurs, toute modestie observée, répondraient, qu’il faut apprendre des sorciers qui ont réussi le miracle. Et comme il sera aussi question de la dette, ce sera l’occasion pour le numéro 1 des finances béninoises, Romuald Wadagni, officiant à la place de son patron, Patrice Talon, de dévoiler à la face du monde, la vertu de la non-annulation de la dette pour un réel développement.
Car, faut-il encore le rappeler, l’argentier béninois étonnait récemment le monde des finances, en demandant aux bailleurs de ne plus prioriser l’annulation de la dette des pays pour justifier leur incapacité à souscrire aux grands prêts qui fondent l’économie des nations émergentes. Pour Romuald Wadagni, il faut réétudier le service de la dette pour permettre aux pays d’avoir accès à de bonnes dettes à bon taux pour leur permettre d’être compétitifs.
Mais comme les pays du Nord n’ont pas tous intérêt à voir ceux du Sud, les concurrencer sur les marchés financiers productifs, ils seront toujours tentés de les convier à la table des mendiants incapables de rembourser leurs dettes et pleurant pour l’annulation de celles-ci.
C’est pourquoi les Béninois devraient se bomber le torse de nous voir absents à de telles tribunes d’humiliation des pays sous-développés par les puissances mondiales. D’ailleurs, le président Talon qui sait très bien faire les choses, a déjà justifié son absence par la préparation de son investiture prochaine, et a trouvé la feinte diplomatique en la personne de son ministre des finances, Romuald Wadagni, dont nous vous tiendrons au courant, dans notre prochaine livraison, de la qualité et de la pertinence des interventions.