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Afrique Politique

Gabon : « Je suis prêt ! » Le chef de la transition gabonaise se jette dans la course présidentielle

Le général Brice Oligui Nguema, figure centrale de la transition politique gabonaise depuis le renversement d’Ali Bongo en août 2023, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2025. Devant une foule en liesse à Libreville ce lundi, le chef de la transition a déclaré vouloir incarner le « bâtisseur » d’un Gabon « prospère et moderne », tout en promettant de poursuivre les réformes engagées depuis son arrivée au pouvoir. Une annonce attendue, mais qui soulève déjà des interrogations sur les conditions d’éligibilité controversées. 

Un discours chargé de symboles et d’ambitions

« Après mûre réflexion, et en réponse à vos nombreux appels, j’ai décidé d’être candidat », a lancé le général Oligui Nguema, déclenchant une ovation parmi ses partisans, qui ont scandé « Oligui président ! ». Dans un discours énergique, le militaire de 49 ans s’est présenté comme l’homme de la continuité, prêt à « construire un pays plus résilient, digne d’envie et en phase avec les aspirations des Gabonais ». Répétant sept fois « Je suis prêt ! », il a promis d’achever les réformes lancées durant la transition, tout en appelant à l’unité nationale : « Que le Seigneur éloigne de notre chère nation les affres de la division ! » 

Une candidature anticipée, des règles contestées

Depuis la signature de la charte de transition en septembre 2023, les analystes soupçonnaient que Brice Oligui Nguema serait le seul autorisé à briguer la magistrature suprême. La charte interdit en effet aux autres membres du gouvernement transitoire, comme la présidente du Sénat Paulette Missambo, de se présenter. Par ailleurs, les nouvelles règles électorales excluent plusieurs figures politiques, notamment en imposant une limite d’âge (35-70 ans) et des critères stricts de nationalité : les candidats doivent être nés Gabonais de parents gabonais, résider dans le pays depuis trois ans sans interruption, et être mariés à un ou une Gabonaise. Des conditions qui ont déjà écarté des personnalités comme Pierre Claver Maganga Moussavou. 

L’opposition dénonce un système conçu pour favoriser le général. « Les règles excluent des cadres expérimentés sous prétexte de renouvellement politique », critique un responsable de la société civile. Autre polémique : le code électoral adopté fin janvier permet aux militaires de se présenter s’ils quittent l’armée. Une décision perçue comme un moyen de légitimer la candidature d’Oligui Nguema, qui devra démissionner de ses fonctions militaires pour concourir. 

Un scrutin sous tension

Si le général se présente en « libérateur » ayant mis fin à 55 ans de règne des Bongo, son passage à la tête de la transition reste mitigé pour certains. Malgré des promesses de lutte contre la corruption et de modernisation, les défis économiques et sociaux persistent. L’élection d’avril 2025, présentée comme l’aube d’une « cinquième République », cristallise les espoirs… et les doutes. Entre légitimité populaire et critiques d’un processus verrouillé, Brice Oligui Nguema devra convaincre au-delà de son cercle de soutiens.

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