(L’Église n’est pas une constitution bis en république du Bénin)
Il se prépare par des amis de l’Eglise catholique, ses aumôniers, sous la bannière de la Conférence épiscopale du Bénin (CEB), pour le 25 avril prochain, à Cotonou, un grand colloque sur le code électoral.
Si l’intention dénote du souci de la CEB d’intervenir sur le champ politique pour le bien-être des chrétiens et des Béninois, il se trouve que ce grand colloque veut intervenir sur un sujet à un moment où la raison et la sagesse obligerait l’Église à savoir raison gardée.
Où était l’Église au moment où cette question faisait débat et où toutes les instances politique, économique, religieuse et étatique rivalisaient d’ardeur pour donner ses chances à un code électoral inclusif bien collé aux objectifs du système partisan ?
La Conférence épiscopale du Bénin n’a pas trouvé opportun en ce moment-là d’organiser un grand colloque international pour apporter ses contributions au parlement béninois. Et c’est maintenant que le haricot est cuit, servi pour être mangé, qu’elle veut ajouter la quantité de sel, de piment et même de moutarde pour l’assaisonner.
À partir du moment où le code électoral a été voté, promulgué par le chef de l’État et est entré en vigueur, nul ne peut plus disserter autour de celui-ci.
Dès lors, le rôle de l’Église catholique doit être de faire la sensibilisation aux côtés et au profit de ce qui a été retenu par l’État. Passer outre cette réalité semble prêter flanc aux démons de la division qui menacent la paix sociale autour de ce sujet.
La démocratie en elle-même est un problème. Elle est loin d’être une panacée. À la différence qu’à côté d’elle, tous les autres systèmes sont pires. Ce n’est donc pas un code électoral qui aura la prétention d’être une perfection et l’opposition est dans ses droits de chialer. L’Église qui devrait incarner la sagesse, la paix et la pédagogie, ne devrait pas se laisser pousser dans ce trou crisogène dans une période aussi sensible que celle dans laquelle nous sommes déjà.
Si ce colloque se tenait dans ces intentions, c’est l’État qui sera tenu responsable d’avoir donné de l’humus à la germination de cette mauvaise graine que la Conférence épiscopale s’apprête à mettre sous terre.
Aboubakar TAKOU