*Louis Vlavonou se souvient d’un « compatriote » et d’un frère de lutte
La classe politique béninise tout entière s’est recueillie ce vendredi au siège du Conseil économique et social (CES) à Cotonou. En prélude aux obsèques officielles de feu Emmanuel Golou, prévues pour samedi 20 septembre à Azovè, les Présidents des sept institutions de la République se sont réunis pour lui rendre un hommage appuyé et un dernier adieu.
Emmanuel Golou, rappelé à Dieu le 2 septembre dernier, était une figure majeure de la vie politique et institutionnelle béninoise. Ancien ministre du gouvernement de Mathieu Kérékou, ancien député et, jusqu’à son décès, 2ᵉ vice-président du Conseil économique et social, sa disparition a provoqué une grande émotion au sein de la classe dirigeante.
Un hommage institutionnel unanime
C’est Louis Gbèhounou Vlavonou, Président de l’Assemblée nationale, qui a porté la voix de ses pairs. Entouré des Présidents de la Cour constitutionnelle, de la Cour suprême, de la Haute Cour de justice, de la Cour des comptes, de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication et du Médiateur de la République, il a signé le registre de condoléances ouvert pour la circonstance.
« Nous sommes ici, tous Présidents d’institutions, pour rendre hommage à la mémoire de notre compatriote Emmanuel Golou », a déclaré M. Vlavonou, soulignant le caractère unanime de ce geste de solidarité nationale. Il a également exprimé le soutien de tous à leur collègue Konrad Gbaguidi, Président du CES, « dans cette dure épreuve qui le frappe ».
Les souvenirs d’un frère de lutte
Au-delà de l’hommage protocolaire, Louis Vlavonou a partagé des souvenirs personnels, dépeignant l’illustre disparu bien au-delà de son titre de vice-président. Il est revenu sur leur collaboration au sein de la coalition « Union fait la Nation », où Emmanuel Golou dirigeait la cellule d’analyse économique et financière du budget. « C’était grâce à son appui que nous examinions ensemble le budget de l’État », s’est-il remémoré.
Le Président de l’Assemblée a aussi évoqué avec nostalgie leurs années de lutte estudiantine, « depuis le lycée jusqu’à l’université, au sein de l’Ugeed », traçant le portrait d’un homme engagé dès sa jeunesse. Il a également révélé le rôle pionnier de feu Golou dans la rédaction des textes fondamentaux qui ont structuré le règlement intérieur de la première Assemblée nationale du Bénin renouvelée.
Une journée dédiée à la nation
La venue des Présidents d’institutions au CES revêtait également une dimension politique. Plus tôt dans la journée, ils s’étaient en effet retrouvés en conclave au siège de la Haute Cour de justice pour réfléchir sur l’avenir du Bénin. L’objectif de cette réunion : « étudier comment amortir les chocs exogènes et endogènes qui pourraient contrarier le vivre-ensemble et la dynamique dans laquelle le Bénin s’est inscrit depuis 2016 ».
Ainsi, cette journée du 19 septembre a symboliquement mêlé l’hommage au passé, incarné par un bâtisseur de la République, et la réflexion collective sur l’avenir du pays, confirmant que la vie institutionnelle se poursuit dans le souvenir de ceux qui l’ont édifiée.
