La honte du margouillat est quelque part celle du lézard. Élue sur la même liste que le président de la République Patrice Talon, madame Mariam Talata, la vice-présidente devrait, à défaut de se rappeler qu’elle utilise les moyens de l’Etat par le poste qu’elle occupe, savoir raison garder pour ne pas laisser trop transparaître son choix entre les deux Blocs qui l’ont porté au pouvoir en même temps que le président de la République.
Pousser l’immixtion jusqu’au kidnapping du conseiller démissionnaire de l’Up, Sara Bio Issakou, dont elle est aujourd’hui soupçonnée, relève du pire. Le pire qui ne peut en aucun cas honorer l’esprit de rigueur et de respect pour les fonctions d’État qu’elle occupe.
Autant il sera peu élégant voire même incongru pour le président Talon propriétaire des deux blocs qui l’ont porté à la dernière présidentielle, de se blottir derrière l’un d’eux contre l’autre, autant, il est inacceptable de voir la vice-présidente Chabi Talata travailler sans vergogne pour l’Up contre le Br.
C’est un précédent grave qui non seulement entache les fonctions qu’elle occupe mais aussi salit celle du président de la République dont elle tient sa légitimité à la présidentielle dernière. Si en toute conscience madame Talata se refuse à faire usage du bon sens pour comprendre que ses déplacements, sa sécurité et même son carburant sont assurés par l’argent du contribuable et qu’elle ne respecte pas les normes définies par la République, il revient au président de lui rappeler ce minimum.
Le cas échéant, c’est le président de la République lui-même qui sera taxé de favoritisme et même de parti pris au détriment du Br déjà handicapé par la présence de faucons Up aux départements ministériels impliqués de loin ou de près à l’organisation des élections.
Le ministère de l’intérieur pour rappel est gardé par un faucon Up. Celui de la justice dont le locataire, de surcroît un avocat est Up n’est rien d’autre que le faucon Séverin Quenum. La défense aussi de même. Reste même à se servir d’une loupe pour voir de quel côté se trouve le ministre des Finances, Romuald Wadagni, l’argentier national pour déduire que tout est pour l’Up pour écraser le Br.
Le pire dans tout ça est que le bras droit du président de la République, Olivier Boko plutôt connu sous le pseudonyme Oscar Bravo est soupçonné par les responsables du Br d’avoir une forte odeur de parfum Up.
Il revient dans ce cas au premier magistrat, gardien du temple et qui a tout d’être le chef d’orchestre de ce marasme infligé au Br de venir jouer les arbitres. Et une bonne remontrance républicaine à sa colistière de la présidentielle tout au moins pour qu’elle fasse semblant, est exigée.
Ce que fait résonner aujourd’hui le nom Patrice Talon ne peut admettre une si grosse avarie dans nos mœurs politiques. Luttons contre nos travers, avons-nous dit.
Aboubakar TAKOU