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Interview avec Frédéric Debouche, Président fondateur de l’ONG Graine de Vie : «Sans cadre de vie, vous n’aviez aucune possibilité d’avoir une belle vie. »

Le phénomène du réchauffement climatique sur la santé dans les pays en développement en général, et en Afrique en particulier continue de sévir. Pour y remédier, l’ONG Chaque Enfant a Droit à la Vie s’est engagée dans un programme national de reboisement pour un Bénin vert à l’horizon 2023 pour lutter contre le réchauffement climatique.

Ainsi, l’ONG est consciente que la meilleure solution consiste à remettre l’arbre à sa place et à contribuer à la restauration et à l’enrichissement du couvercle végétal. Pour aller loin dans sa vision, l’ONG a lancé un appel pour rechercher des partenaires.

Engagée dans la lutte contre ce phénomène, l’ONG Graine de Vie a répondu à l’appel et devient partenaire. Chaque année, l’ONG belge vient s’enquérir de ce qui se fait au sein de l’ONG CEDV.

Pour cette année, à travers une interview, Frédéric Debouche, Président fondateur de l’ONG Graine de Vie, dresse le bilan de leur collaboration avec l’ONG CEDV, donne ses impressions de ce qui se fait et justifie la raison de leur collaboration avec le Bénin à travers l’ONG CEDV. Il a également parlé de leurs futurs projets avec le Bénin. Suivez plutôt !

L’ONG Graine de Vie est une ONG internationale qui « permet la compensation de l’empreinte écologique des habitants de nos pays industrialisés grâce à la plantation d’arbres dans des pays en voie de développement. » Pour ce faire, présentez-vous et parlez-nous un peu de votre ONG.

Je m’appelle Frédéric Debouche. Je suis président fondateur de l’ONG Graine de vie, c’est une ONG internationale qui reboise et restaure les forêts en Afrique. L’ONG dédiée à la protection, le reboisement et la reforestation. Nous sommes présents en Afrique dans 07 pays dont le Bénin depuis 2019 à travers notre partenaire ONG béninoise Chaque Enfant a Droit à la Vie (CEDV).

Pourquoi avoir choisi travailler avec le Bénin à travers l’ONG Chaque Enfant a Droit à la Vie (CEDV) ?

Cette ONG, nous a contacté en 2019 parce qu’elle sentait qu’il y avait la nécessité d’améliorer l’environnement des enfants qu’elle essaye de protéger. Et la meilleure façon de protéger l’environnement, c’est de protéger les forêts et les reboiser. C’est donc notre spécialité. C’est pour cela, nous sommes venus et nous sommes convaincus qu’elle faisait du bon travail. Avec eux, on a initié un projet qui est un projet inédit au Bénin. C’est un projet qui consiste à mettre des arbres à disposition des communautés villageoises pour les permettre d’être sensibilisées à la protection de leur environnement et d’inverser un peu les tendances qui consistent à détruire ou à couper des arbres. On a inversé cette tendance en disant ‘’non’’ on va replanter des arbres, mais des arbres utiles pour vous, des arbres qui vont augmenter vos ressources alimentaires et vos ressources économiques. Et ça marche très bien. On ne le fait que par une adhésion des communautés villageoises. Les plantations d’arbres sont des vecteurs de sensibilisations à la problématique de la protection de l’environnement. Et à cause de réchauffement climatique, il faut qu’on se protège. Rester sous le soleil, c’est invivable, les arbres, c’est la vie. Les arbres sont des éléments qui vous protègent beaucoup plus contre les effets du réchauffement climatique. Donc il faut être fou aujourd’hui pour couper les vieux arbres dans nos villages, les arbres autours desquels tout le monde aime se mettre, se repose. Au lieu de couper, il faut au contraire planter des arbres dans les écoles, dans les administrations, dans les villages et le long des routes. Il faut également planter plus d’arbres que vous pouvez et cela va protéger les Béninoises et Béninois contre les échauffements climatiques.

Etes-vous satisfaits de ce qui se faire déjà au Bénin ?

e ne suis jamais satisfait. C’est le moteur de mon enthousiasme. C’est un combat qui va être long qui va être dur. Nous n’avions fait que commencer ce combat ; il y a un continent entier à reboiser et puis une planète entière à reboiser. En déboisant, nous avions perturbé le cycle naturel des pluies. Pourquoi il pleut différemment chez vous ? C’est parce que vous aviez déboisé comme tous les autres pays de l’Afrique ; c’est une question que beaucoup de gens ne savent pas. Les forêts attirent les pluies. Il y a autant de nuages de nos jours qu’avant. Mais il y a moins de pluies. Pourquoi ? Parce que la pluie, elle se repend dans les zones humides. Le foret est humide. Mais quand il n’y a pas pluie, le sol est sec et ça n’attire pas les pluies ; et comme dans un désert, les nuages passent, mais la pluie ne tombe pas parce qu’il n’y a pas d’attirance, parce qu’il n’y a pas de quelque chose humide qui pourra attirer la pluie.
Donc nous devons reconstituer un maximum d’efforts, planter un maximum d’arbres, et mettre des arbres utiles pour les gens et ça va aider beaucoup, les populations pour faire revenir ces pluies, et pour avoir de nouveau des cycles réguliers de pluie.
Je ne suis pas satisfait parce que nous ne sommes qu’au début d’un processus et que tant qu’il y aura des gens qui souffriront de la destruction de l’environnement, j’aurai l’envie d’intervenir pour renverser la tendance, mais je n’aiderai que ceux qui vont céder. Aide-moi et le ciel t’aidera. Dit-on.
Nous ne payons pas des gens pour planter des arbres. On les plante bénévolement parce que ces gens sont convaincus que c’est bon pour eux. Nous mettons des arbres à leurs dispositions, mais on leur donne l’espèce d’arbres qu’ils veulent planter. Et c’est diffèrent dans tout le village. Ceux qui veulent planter de l’avocat, on les fait venir, de l’avocat du Togo, ce sont des meilleurs. On essaye également de leur trouver des essences qui vont les aider à améliorer leur quotidien.

Bientôt trois années que vous travailliez avec l’ONG CEDV. Quel bilan dressez-vous de ces temps ?

Nous avons aujourd’hui au Bénin 28 pépinières dans 28 communes différentes après deux ans de travail. Vous aviez 77 communes et nous sommes presque présents dans une commune sur deux, c’est formidable en deux ans, mais ce n’est pas insuffisant.
Pour le reste, c’est continuer à convaincre, continuer à faire des pépinières dans les communes, continuer à aider des gens à replanter des arbres pour leur avenir et l’avenir de leurs enfants.
Nous aurons à la fin cette année-ci des pépinières opérationnelles qui produisent plus de 10 à 60 mille plants d’arbres. À titre illustratif, déjà dans la pépinière centrale qui est à Abomey-Calavi, nous produisons 60 mille de plants d’arbres.
Aller voir ces pépinières, aller voir l’enthousiasme des gens qui travaillent dans ces pépinières, aller voir le dynamisme, c’est absolument magnifique. Et nous, les finançons au profit des populations. Ces populations ont ces arbres gratuitement. Quand quelqu’un veut des arbres, il les demande, il reçoit gratuitement pour la protection de l’environnement.

On a commencé la collaboration avec Chaque Enfant a Droit à la Vie (CEDV) en 2019 et nous avons déjà planté près d’un million d’arbres, reboisé 173 hectares et rien que cette année nous avons planté plus de 1000 arbres.
Donc revenir me voir dans quelques mois à la prochaine saison des pluies que nous aurons plantée plus d’un million d’arbres au Bénin et ce n’est que le début. Dans l’ensemble, nous (L’ONG Graine de vie) plantons 10 à 12 millions d’arbres en Afrique par an et déjà, nous avons dépassé le chiffre de 50 millions d’arbres en Afrique.

Qu’en pensez-vous de l’ONG CEDV ?

L’ONG Chaque Enfant a Droit à la Vie, est une ONG béninoise qui a commencé son existence en 2016 pour protéger les enfants ; ils se sont rendu compte que des enfants dans les écoles à l’heure de la récréation avaient trop chaud et c’est une chose qui est liée à l’environnement.
On peut construire des classes partout, on peut payer des professeurs, mais si derrière tout cela le réchauffement climatique continu et que les conditions de vie des élèves diminuent, le résultat attendu ne sera pas au rendez-vous.
Donc, il faut aussi se soucier des élèves en créant un cadre de vie meilleur pour les élèves et ça, c’est l’environnement. Sans cadre de vie, vous n’aviez aucune possibilité d’avoir une belle vie.
Parlant de la collaboration avec les autorités du secteur, est-ce facile pour vous de travailler avec le Bénin ?
Il est clair que venir de l’étranger venir pour aider une ONG béninoise ce n’est pas facile, mais tout ce que nous faisons est facilité par le fait que vous aviez un pays dont les autorités respectent l’environnement et aiment le vert. Le président aime le vert ; vous appliquez les lois environnementales bien sûr, on ne peut pas mettre des policiers derrière les arbres pour les surveiller, mais quand vous trouvez quelqu’un en train de couper les arbres et qui nuit à la forêt vous l’arrêter et le punir également, quand vous trouvez quelqu’un qui mette le feu vous l’arrêter et vous le punissez. Il a des règles que vous appliquez ; je vais vous dire une chose, beaucoup de règles existent en Afrique et qui ne sont pas appliquées, mais votre président essaye d’appliquer les règles avec les moyens qu’il a à sa disposition, c’est très important.
Si vous aviez des règles que vous ne les appliquez pas, c’est de l’anarchie. Ici Bénin, les bois qui sont volés, on les récupère et on les saisit. Au-delà de ça, les autorités béninoises participent activement aux activités de l’environnement. Elles participent à nos projets. C’est-à-dire, elles viennent aux journées de reboisement. Des autorités nous accompagnent dans nos projets parce qu’elles disent, nous n’avions pas les moyens de le faire et grâce aux soutiens de Graine de vie et au bon travail de CEDV, nous arrivons à faire des choses que nous ne pouvons pas faire.
Aviez-vous d’autres projets dans le futur pour le Bénin ?
Enfin, nous menons des opérations au Bénin ici, parce qu’on a un projet qui nous tient à cœur qui est de restaurer une partie des mangroves du Bénin qui sont très importantes pour votre capture carbones des mangroves parce que les mangroviers absorbent beaucoup de carbones. On voudrait bien restaurer une partie des mangroves dans un souci de biodiversité de protection de la nature et dans un souci d’amélioration du Cadre de vie de tous les villages qui vivent autour de ces mangroves, c’est un projet qu’on va commencer l’année prochaine avec CEDV.

Vignon Justin ADANDE

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