(Relation avec l’Up le Renouveau, la Céna, les législatives 2023, Talon, etc. au menu)
« Il n’a donc pas été question pour moi et cela ne m’a même pas traversé la tête, d’un appel quelconque à une fusion de l’UP Le Renouveau et de MOELE-BENIN, loin s’en faut. » Déclare le président de Moele-Bénin, Jacques Ayadji dans cette interview exclusive qu’il nous a accordée pour couper court à ces rumeurs et intoxications faisant croire à une probable fusion entre le parti qu’il préside et le nouveau parti créé le dimanche dernier à Porto-Novo.
Et il ne manque pas d’être plus explicite : « Mon souhait en faisant mon allocution improvisée à Porto-Novo -puisque je n’étais pas prévenu que la parole me sera donnée à l’occasion- était donc d’inviter les dirigeants du parti politique UP Le Renouveau à nous rejoindre dans ce combat indispensable pour le développement de notre pays. »
Lisez ci-dessous l’intégralité de son analyse de l’actualité politique du Bénin dans laquelle il aborde la relation avec l’Up le Renouveau, la Céna, les législatives 2023, Talon, etc.
Bonjour président. Dans votre discours à la cérémonie de création du nouveau parti Up Le Renouveau, vous appeliez presque à une entente entre le nouveau parti et le vôtre, et vice-versa. Il n’en fallait pas plus pour que certains parlent de projet de fusion Moele-Bénin et le nouveau parti. Qu’en est-il réellement ?
Merci beaucoup monsieur le journaliste pour cette question qui me donne l’occasion de revenir sur le sens de mes propos du dimanche 21 août 2022 au stade Charles de Gaule de Porto-Novo. Qu’il vous souvienne (puisque vous avez suivi MOELE-BENIN depuis ses vagissements en juillet 2018 sur les collines d’Awaya dans l’arrondissement de Gbaffo dans la commune de DASSA-ZOUME) que les membres fondateurs de ce parti politique s’étaient engagés (et vous pouvez le lire noir sur blanc dans le préambule de nos statuts et règlement intérieur), à tout mettre en œuvre pour réduire le fossé incommensurable qui existe entre les élites politiques et les populations à la base, et ce en travaillant à anoblir l’échiquier politique pour le réconcilier avec le peuple par le rétablissement de la confiance qui fait défaut jusque-là entre ces deux entités et qui justifie l’usage par les politiques de l’argent en lieu et place de programmes politiques comme instrument de recrutement de militants et de mobilisation des suffrages à l’occasion des élections. Moele-Bénin est donc depuis plus de quatre ans déjà dans ce combat de l’anoblissement de l’échiquier politique. Mon souhait en faisant mon allocution improvisée à Porto-Novo (puisque je n’étais pas prévenu que la parole me sera donnée à l’occasion) était donc d’inviter les dirigeants du parti politique UP Le Renouveau à nous rejoindre dans ce combat indispensable pour le développement de notre pays. Je suis allé plus loin en demandant aux responsables de ce nouveau parti à travailler comme nous pour mettre fin à l’hypocrisie ambiante dans laquelle baignent plusieurs responsables politiques autour du Président Patrice TALON en leur recommandant fidélité et loyauté au Grand Patron. Il n’a donc pas été question pour moi et cela ne m’a même pas traversé la tête, d’un appel quelconque à une fusion de l’UP Le Renouveau et de MOELE-BENIN, loin s’en faut. Me fondant sur les expériences malheureuses passées de l’ADEMA, de la RB (appel de Goho), de l’UBF, de l’UN, des FCBE et autres, j’ai conseillé aux responsables des deux partis qui ont fusionné, de travailler à ce que chacun des deux partis ne reprennent plus son chemin comme nous l’observons aujourd’hui dans l’actualité politique à l’intérieur de la majorité présidentielle et comme nous l’avons vécu hier dans les cas des exemples de regroupements passés que je viens de citer. Vous êtes certainement curieux de savoir pourquoi ces conseils en dépit des professions de foi des dirigeants des deux partis politiques? Je suis inquiet parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on. Je touche du bois pour que ce nouveau parti politique fasse l’exception pour confirmer la règle. Mais je n’ai pas voulu abuser de leur temps ce dimanche 21 août 2022 pour énumérer les mêmes causes dont je parle. Comme vous me donnez l’occasion de revenir sur le sens de mes propos, je vais en profiter pour énumérer ces causes. J’ai entendu tout au long de la cérémonie, un mot (mariage) et un groupe de mots (protocole d’accord) qui m’ont fait peur et continuent de me faire peur. Cette peur a été renforcée lorsque le Président Adrien HOUNGBEDJI a insinué dans son discours l’éventualité de recourir dans le futur à ce protocole d’accord qu’il assume publiquement avoir signé sans le lire. Pourquoi ces expressions me font-elles peur?
Au sujet du protocole d’accord, magistralement lu par mon ami Orden ALLADATIN.
Je me suis demandé sur place au stade si ce groupe de mots ne signifiait pas une promesse d’accord? Je me suis alors immédiatement saisi de mon téléphone portable pour aller m’éclairer les esprits sur Google et j’ai pu y lire comme définition Wikipédia, ce qui suit : » Le protocole d’accord est un acte sous seing privé, ou un acte public ou international, qui constate un accord sur un ou plusieurs points précis. Il est courant qu’il consiste en un accord préalable sur des points généraux devant être confirmé par un nouvel accord plus précis. »
Après cette lecture, je me suis demandé si jusqu’à la sortie de ce jour-là, les deux partis politiques en étaient encore à l’étape de promesse d’accord. En poussant le questionnement un peu plus loin, je me suis demandé s’il était même prudent pour ces deux partis politiques de venir à cette sortie avec un accord (en supposant qu’ils n’auront plus rien à modifier dans le protocole d’accord) et d’en repartir avec. Car de ma compréhension, si l’accord subsiste après la déclaration officielle, c’est qu’il existe d’autres étapes à franchir pour que la fusion soit consommée et actée. Si oui, quelles sont ces étapes? S’agit-il de l’étape de la déclaration des actes au ministère de l’intérieur? Si tel est le cas, pourquoi le Président Adrien HOUNGBEDJI envisage un éventuel futur recours au protocole d’accord en cas de problème? Le bon sens veut que, dès l’obtention du ministre de l’intérieur, du récépissé définitif des actes consacrant la création du parti UP Le Renouveau, le protocole d’accord ou même l’accord disparaisse au profit des Statuts et règlement intérieur du nouveau parti créé. Par contre, si le protocole d’accord ou l’accord doit subsister après le récépissé définitif pour être consulté en cas de besoin, il y a problème en ce sens que ça veut dire que les deux partis politiques continueront de cohabiter au sein du nouveau parti politique et cela n’aura d’autre nom qu’une alliance qui est proscrite par la charte des partis politiques en vigueur en République du Bénin.
Au sujet du mot mariage utilisé par toutes les parties prenantes, y compris dans la représentation théâtrale?
Qui dit mariage, dit maintien de la distinction des époux (des parties). La femme qui se marie à un homme ne se confond pas à l’homme. Elle continue après le mariage d’être distinguée de son mari. Elle peut être malade pendant que son mari est bien portant et vice-versa. Elle peut voyager pendant que son mari est surplace et vice versa. Elle peut même mourir pendant que son mari est vivant et vice-versa. Etc.
Est-ce à dire que dans ce qui nous est proposé là, l’Union Progressiste et le Parti du Renouveau démocratique continuent d’être distinguables dans leur foyer UP Le Renouveau? Si oui, ne sont-ils pas dans une situation d’alliance qui ne dit pas son nom? Surtout que l’on sait que le mot mariage est un synonyme du mot alliance.
Ensuite qui dit mariage, dit éventualité de divorce. Est-ce à dire que l’UP et le PRD se sont mis ensemble aujourd’hui pour avoir la possibilité de divorcer demain comme c’est le cas actuellement de deux autres partis politiques de la mouvance présidentielle?
Ce ne sont là que des questionnements du cartésien que je suis pour aider ces deux partis politiques à éventuellement parfaire ce qui a besoin de l’être.
Comme je l’ai dit, la réforme du système partisan est la réforme des réformes car c’est de cette réforme que dépend le recrutement du personnel politique en charge de la direction de notre pays à tous les niveaux. Si cette réforme échoue, nous aurons de problème pour recruter le personnel politique de qualité pour appliquer les autres réformes. Ne dit-on pas que les lois ne valent que par les hommes qui les appliquent? Autrement dit, les autres réformes ne vaudront que par les Hommes qui les appliqueront. Le recrutement de ces Hommes est tributaire du succès de la réforme du système partisan. C’est pourquoi MOELE-BENIN combat pour le succès de cette réforme du système partisan dont dépend le succès de toutes les autres réformes.
Êtes-vous prêt et comptant sur vos lieutenants positionnés sur tout le territoire national que le Moele-Bénin pourra réussir le pari des 10% et au mieux faire un bon score à ces législatives ?
Naturellement oui comme tout candidat à un examen ou à une compétition. Nous avons été assidus en suivant tout le programme et studieux en apprenant tous les cours reçus. Nous partons donc confiants, optimistes et sans aucun complexe à ces élections. C’est l’occasion plus que jamais rêvée pour nous de nous évaluer sur le terrain de la compétition électorale pour savoir si le peuple adhère à notre offre politique et à quel pourcentage du suffrage exprimé. Nous connaissons la règle des dix pour cent sur le plan national et nous sommes préparés pour tirer notre épingle du jeu.
Quelles sont aujourd’hui selon vous, vos difficultés dans la préparation de ces élections ?
C’est la CENA qui nous crée à Moele-Bénin des difficultés dans la préparation de ces élections en refusant de nous donner des réponses à des clarifications que nous avons demandées suite à la publication de la liste des pièces à fournir par chaque parti politique dans sa déclaration de candidature à ces élections. Nous allons saisir la cour constitutionnelle pour faire entendre raison à cette institution en charge de l’organisation des élections. Je vous fais tenir la liste des pièces publiées par la CENA, notre lettre de demande de clarifications et la correspondance par laquelle la CENA a refusé de nous répondre en nous renvoyant simplement à la lecture de certains articles du code électoral qu’elle a elle-même violés en demandant des pièces qui ne sont pas prévues par la loi (la carte d’identité biométrique ou le certificat d’identification personnelle par exemple), en faisant des exigences qui ne sont pas non plus prévues par la loi (obligation de faire signer le certificat de résidence par le maire ou l’un de ses adjoints; obligation de faire légaliser le certificat de nationalité; etc.).
Avez-vous aujourd’hui le soutien du président Talon que votre parti désignait comme son candidat à la dernière présidentielle ?
Avons-nous aujourd’hui le soutien du président Talon que notre parti a été le premier à désigner comme son candidat à la dernière présidentielle ?
Comme toute réponse, je vous renvoie aux propos du Président Patrice TALON lors de la visite qu’il a bien voulue rendre à notre parti politique le 6 février 2021 au Bénin Royal Hôtel.
Je vous cite le Président Patrice TALON : » C’est un immense plaisir pour moi de m’adresser à vous cet après-midi, de me retrouver parmi vous simplement à l’occasion de l’installation de mes ambassadeurs. Merci pour ce plaisir. Je vais vous avouer quelque chose. Toute à l’heure, il a dit « On dit que le Président n’aime pas MOELE-BÉNIN ». Ce n’est pas vrai. J’aime Jacques AYADJI, mon ami. Je connais beaucoup d’entre vous que j’apprécie et que j’aime aussi. J’admire tous les militants de MOELE-BENIN. Donc, je les aime aussi.
L’aveu, c’est quoi ? Vous avez tous suivi dans le pays quel a été mon engagement dans la mise en œuvre de la réforme du système partisan.
Vous savez combien j’ai tenu à ce que tous les acteurs politiques, fondent, disparaissent, se regroupent au sein de deux, trois, maximum quatre grands partis politiques. C’était ça mon vœu. J’ai agi pour, avec foi, détermination, j’ai tout fait. Ce ne serait pas nécessaire de vous rappeler les arguments qui soutiennent la pertinence d’une telle réforme. Mais certains, très proches de moi, m’ont dit, Monsieur le président, c’est vrai, vous avez raison. Il faut de grands partis politiques. Mais pas seulement deux. Trois ou quatre, pourquoi pas?
Ce n’était pas mon avis il y a quelque temps je vais vous le confesser. J’ai discrètement et par tous les moyens de persuasion, voulu que le Président Jacques AYADJI et vous-mêmes, puissiez avec les autres partis en constitution à l’époque, former un, deux, trois groupes maximum.
Et un jour, abordant la question très très discrètement avec lui, il m’a fait comprendre, il m’a dit ceci : «Vous verrez bien Monsieur le Président, le temps me donnera raison. MOELE-BENIN n’est pas un parti politique comme les autres, ne sera pas un parti comme les autres et nous aurons le temps de le démontrer.» Je me suis incliné. En fait, vous êtes des visionnaires, il est un visionnaire.
Je ne me suis pas résigné à l’existence de quelques grands partis politiques. Je suis actuellement convaincu que non seulement nous avons déjà réussi cette réforme mais que ceux qui ont pensé qu’ils ont une identité, un idéal tout particulier à défendre, qui veulent constituer cette semence à part qui, peut-être, pourquoi pas, envahira les autres, ceux qui pensent qu’ils sont une semence distinguée, qui suis-je pour avoir la certitude que ce sont eux qui ont tort ?
Je me suis incliné à raison et je pense aujourd’hui que j’ai raison de m’être incliné. Ce qui vous distingue fera certainement votre grandeur.
Au départ je n’étais pas convaincu de la cause. Mais au fil du temps je me suis résolu et j’ai fini par être convaincu. Ceux qui aujourd’hui ont cru en ma réforme, qui ont agi, qui ont participé aux diverses compétitions, et qui ont contribué à établir la carte politique actuelle, n’ont-ils pas le mérite de construire, de continuer leurs chemins et de grandir? C’est pour ça que je voudrais vous demander de me croire, de croire en ma sincérité en ce que, même si je n’ai pas été promoteur dès les premiers jours, je suis désormais le promoteur de MOELE-BENIN. J’agirai avec foi, conviction et détermination pour faire progresser MOELE-BENIN dans tout le pays. », fin de citation.
Depuis ce 6 février 2021 jusqu’à ce jour, le Président Patrice TALON n’a pas encore tenu un autre discours au sujet de MOELE-BÉNIN, bien au contraire, il est toujours dans sa détermination de continuer à agir pour faire progresser MOELE-BENIN dans tout le pays. J’ai aussi retenu une phrase forte du Président Patrice TALON quand je le raccompagnais à sa voiture ce 6 février 2021 à la fin de la visite, une phrase qui m’a rempli d’émotions. Le Président m’a dit : » Je suis fier de toi, je suis fier de MOELE-BENIN, parce qu’à MOELE-BENIN vous faites les choses avec élégance. ».
Je vous laisse finir vous-même la réponse à votre question. En tout cas MOELE-BENIN continue d’avoir le soutien du Président Patrice TALON. C’est vrai que nos partenaires de la majorité présidentielle agissent et prient tous les jours pour que le Président m’appelle pour me demander de mettre fin à l’expérience MOELE-BENIN, ce qu’ils n’ont pas encore et n’ont aucune chance de l’avoir parce que le Président aime comme tout le monde le sait, ce qui est beau, ce qui est élégant.
Votre mot de fin à l’endroit des militants du Moele-Bénin.
Mon mot de fin ne peut et ne doit pas aller seulement à l’endroit des Militants de MOELE-BENIN. Il doit être destiné à tout le peuple béninois en général mais en particulier aux militants de MOELE-BENIN et aux militants des partis politiques adverses, notamment ceux de la majorité présidentielle qui traitent MOELE-BENIN avec mépris et qui veulent en même temps qu’il vienne se fondre en eux ou avec eux.
Au peuple béninois, je le remercie pour son soutien indéfectible grâce auquel MOELE-BENIN se construit et grandit dans tout le pays. Je le rassure de ce que, si Dieu bénit nos intentions, MOELE-BENIN sera présent aux élections législatives du 08 janvier 2023 avec la liste dénommée « Le Bénin inclusif pour ne laisser personne de côté ». Je ne doute pas de son soutien à l’occasion pour permettre à MOELE-BENIN d’atteindre son objectif du moment d’être représenté à l’assemblée nationale, neuvième législature.
Aux militantes, militants, sympathisantes et sympathisants de MOELE-BENIN, je leur rappelle l’allégorie de l’escargot sourd qui a pu arpenter toute la profondeur du puits, du fond jusqu’à la margelle en dépit des appels au découragement parce que sa surdité ne lui a pas donné l’occasion d’entendre tout ce qui se disait pour le décourager et l’empêcher d’évoluer dans son effort. Je leur demande de fermer leurs oreilles sur les paroles fortes du Président Patrice TALON du 6 février 2021 pour rester sourds à toutes les autres sirènes qui véhiculent le contraire et les incitent au découragement.
Aux partenaires/adversaires de la majorité présidentielle qui véhiculent que MOELE-BENIN est une coquille vide et qui souhaitent en même qu’il vienne faire fusion avec eux, je voudrais dire deux choses:
a) Ce n’est pas avec de la vinaigre qu’on attire une mouche. Donc, la meilleure manière d’avoir MOELE-BENIN avec eux, ce n’est pas de le traiter avec mépris et de menacer ses militantes/militants de représailles (affectations punitives et autres).
b) la meilleure manière et la plus efficace de montrer que MOELE-BENIN est une coquille vide, c’est de le battre à plate couture aux élections législatives du 8 janvier 2023 et non d’user de toutes les stratagèmes pour l’empêcher de participer à cette compétition. Si MOELE-BENIN ne participe pas à une élection, vous ne pourrez jamais démontrer qu’il ne représente rien dans l’électorat béninois et nous aussi nous ne saurons jamais ce que nous valons dans le pays.