Ce qui est un obstacle pour certains peut paraître comme un défi pour d’autres. Tout dépend de l’angle de vue. Ce qui sera une grosse difficulté, la participation effective des Démocrates et autres poches dissidentes de la Rupture, aux partis politiques du président Talon, a certainement pour lui, tout d’un défi personnel.
Le chef de la mouvance veut maintenant se mesurer à un gros obstacle pour voir si ses enfants ont réellement grandi avec des crocs de guerre, d’une part, et surtout voir s’il est vraiment lui-même de taille à sa réputation de compétiteur-né, d’autre part.
Même si ce changement de ligne a tout du fruit des différentes pressions internationales, il n’en demeure pas moins vrai que le président Talon lui-même a dans cette affaire une envie de se regarder dans la glace pour voir si sa musculature tient réellement de la réputation d’homme invincible, « Agbonon » qu’on lui colle.
Mais lorsqu’on sait que les bilans n’ont pas dans ces cas de figure, coutume de tenir devant la volonté populaire de rechercher du neuf, on se demande si le président Talon sait à quoi il veut se confronter.
La dernière présidentielle dans ses vrais chiffres montre que l’opposition qui n’était pas présente dans les starting-blocks, a gagné. La volonté manifeste du boycott à travers les chiffres, montre si besoin en est, combien les réformes et les bilans matériels n’ont aucunement de poids devant la volonté du peuple qui a faim, de chercher mieux.
À la lumière de ces chiffres dont la visibilité ne ferait l’affaire de la Rupture durant cette présidentielle, il va falloir que la mouvance change de fusil d’épaule, de paradigme si elle veut vraiment faire mouche à ces législatives.
Avec des arguments de taille comme les prisonniers de la bataille de la présidentielle et autres sans oublier les exilés, cette décision du président Talon a tout d’un saut dans l’inconnu sans parapluie. Mais comme depuis son élection de 2016, le président Talon semble convaincre de ce qu’il est un homme à qui tout réussit, on verra maintenant s’il n’est pas un accident de parcours ou une religion.
Aboubakar TAKOU