S’il y a un épithète que le président Boni Yayi n’a pas utilisé pour rendre son successeur responsable des échecs de son parti politique, c’est qu’il l’a oublié. Patrice Talon était tout. Le génie qui bloque le parti Les Démocrates (LD) de briller. De notoriété publique, c’est l’absence du précieux parrainage de Sodjinou qui a été la goutte de trop qui a fait déborder le vase du parti LD pour la présidentielle d’avril prochain. Mais il a fallu que le président Yayi joue mal la phase des négociations pour placer son choix et pousser les adeptes de la politique et de leur leader charismatique, Éric Houndété, à tremper leur moignon de lépreux dans la sauce pour indisposer leurs autres camarades de gastronomie. Mais cette réalité n’a pas empêché le président Yayi de voir les grosses mains de son jeune frère Patrice Talon à la manœuvre à la Céna. Idem pour les dossiers de candidatures aux élections municipales et communales. Les dossiers étaient mal ficelés. Le parti ne s’était pas encore remis du choc de l’affaire du parrainage. Conséquence, la Céna a pris ses responsabilités. Là encore, Yayi n’a rien trouvé d’autre que la seule volonté du président Talon bien qu’il ne s’agisse pas d’élections majeures pour son camp.
Aujourd’hui où l’enjeu est de taille et où les coudées franches du prochain président pour décider de ses réformes dépendent d’une majorité confortable à l’Assemblée, le parti LD, grande menace pour les partis de la mouvance, a réussi brillamment à se mettre dans les starting-blocks. Cette fois-ci, les responsables du parti, mesurant l’enjeu, ont mis les bouchées doubles pour éviter la moindre anicroche dans l’organisation et la constitution des dossiers de candidatures. Dans cette transparence qui a toujours été la coutume à la Céna, même si le président Talon rêvait d’un véto, la messe est dite. À dossiers complets, candidature effective.
Il faut donc que les responsables du parti LD, en l’occurrence le premier responsable, viennent louer la perspicacité de ses lieutenants à constituer des dossiers inattaquables et, par la même occasion, saluer l’impartialité de la Céna tout en présentant des excuses au président Talon dont le nom a servi de souffre-douleur à l’opposition pour cacher ses propres lacunes.
Et ce sera justice.
Aboubakar TAKOU



