Le président Talon a une faiblesse. Il ne sait pas se séparer de ses collaborateurs. C’est le propre des gens qui ont le sens de l’amitié. Si jusqu’à présent aucun acte administratif n’a été pris pour acter le départ d’un ministre du gouvernement, ce serait trop vite aller en besogne de conclure d’un limogeage de l’actuel garde des sceaux, Sévérin Quenum.
Ce qui s’est passé hier est que le ministre Quenum n’était pas présent au conseil des ministres. Pas plus qu’il n’était en mission, permissionnaire ou malade. Il n’était tout simplement pas au rendez-vous. Cela a suffi pour conclure à son limogeage.
C’est vrai que ce ministre n’a pas bonne presse ces derniers jours avec les affaires de conditions de vie de nos compatriotes en prison. La presse a abondamment cité son nom. Même la nomination et la prise de fonction du juge Victor Fatindé ont à tort ou à raison porté son nom comme celui qui aurait proposé au président Talon un magistrat pauvre en références pour porter l’espoir attendu des Béninois sur une telle cour dont le président Talon a reçu l’inspiration pour sauver nos compatriotes de la vicieuse mafia foncière qui déchire le tissu social national.
Tout ceci a-t-il permis au chef du gouvernement de démettre Sévérin Maxime Quenum de son poste ? Bien malin qui pourra donner la réponse dans l’état actuel des choses avec un président Talon trop sérieux et fidèle en amitié pour remanier son gouvernement. Attendons un acte officiel avant de conclure à un limogeage.
Aboubakar TAKOU