On peut reprocher au président Patrice Talon son côté, homme d’affaires redoutable qui ne recule pas souvent. Mais il reste un homme très vertueux. Il a un sens très poussé de la sincérité en amitié. Il ne sait pas livrer ses amis. C’est pourquoi personne ne saura jamais ce qu’il a pu bien reprocher aux ministres qu’il a été obligé de sortir de son gouvernement. Et ce n’est pas sûr non plus qu’il en parle un jour malgré toute l’ingratitude dont il est l’objet de la part de certains qui jurent ne pas lui pardonner ce retrait du juteux biberon.
C’est le cas de l’ancien ministre des affaires étrangères Aurélien Agbénonci. Il n’a plus parlé depuis un an qu’il a quitté le gouvernement et c’était mieux pour lui. Car pour une première intervention, l’amoureux de la langue de Molière, vient bougrement de se planter. Il a montré à la face du monde que l’amitié n’a aucun sens chez les Noirs.
On ne peut pas avoir été coopté par amitié au gouvernement d’un ancien collègue de bancs et venir contredire sans arguments valables, son option dans une affaire diplomatique.
Ceci pousse à jeter un regard curieux sur ce qui avait été à la base du renvoi du ministre Agbénonci du gouvernement.
De sources bien informées, il était reproché à Agbénonci, la révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire. Ce qui est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 € d’amende sous d’autres cieux par exemple en France.
Mais comme l’article 17 de notre code pénal ne permet pas qu’il soit traité comme tel, tant qu’il n’a pas fait objet d’un procès durant lequel toutes les garanties pour sa libre défense lui auront été assurées, on retiendra du cas de Aurélien Agbénonci qu’il n’est pas coupable. On retiendra juste que le président Talon aime trop son ami d’enfance pour le confondre dans cette affaire où bien de nos informations jugées extrêmement confidentielles, ont pu se retrouver dans les oreilles de son homologue du gouvernement togolais et qui a été son ancienne collègue dans les instances des Nations Unies.
Le président Talon ne pouvait donc pas le garder encore longtemps après avoir su ce comportement de son ami et collaborateur.
Voilà que c’est le même ami, qui pour rester dans la vendetta contre lui, n’a ménagé aucun effort pour lui casser du sucre sur le dos, dans cette affaire d’incidents entre le Niger et le Bénin.
Et avouons-le, avec pour situation aggravante, l’ancien ministre lors de son attentat verbal contre le président Talon et, en filigrane, contre son jeune dynamique actuel chef du portefeuille de la diplomatie, a osé positionner « son Togo » en avance sur le Bénin.
Voilà pourquoi en tant qu’élu du peuple, le président Talon se doit de rendre compte souvent au peuple, des raisons du renvoi d’un collaborateur. Ce n’est pas bien de protéger un serviteur qui a merdé contre le peuple béninois, fut-il, un ami.
On revient sur le cas de l’autre membre de la galaxie Olivier Boko, le ministre Séverin Quenum.
Aboubakar TAKOU