(Faire de l’opposition est bien différent de la pagaille et de l’arbitraire)
Si la thèse de tout faire pour maintenir Réckya Madougou et Joël Aïvo en prison afin de tirer le meilleur parti en période électorale, pouvait être discutable, elle ne l’est plus aujourd’hui. Cette idée relève maintenant de l’évidence avec la posture de l’opposition dans cette affaire dite « Frère Hounvi ».
C’est le demandeur du Fâ qui terrasse le prêtre: Le demandeur ne s’illustre pas dans la bêtise. Pendant que les deux célèbres prisonniers en dépit de leur objection totale contre le procès et le verdict qui les maintiennent dans les liens de la détention, ont baissé la garde dans l’espoir que la république accède à leur requête on ne peut plus légitime d’être dehors, ce n’est pas à l’opposition de les jouer bêtement belliqueuse pour enrhumer les nombreuses bonnes initiatives des coulisses. Le sieur Steve Amoussou alias Frère Hounvi n’étant ni membre d’un parti politique encore moins journaliste reconnu comme tel par l’État, son arrestation ne devrait pas susciter de la part de l’opposition au régime de la Rupture, la pagaille qui est en train d’être observée.
On ne défend que ce qui a la tronche d’être défendable. La question de la liberté de presse ou d’opinion n’a pas sa place dans le cas des chroniques du sieur Steve Amoussou. Il peut avoir le droit comme tout bon citoyen, à des avocats et dans une certaine mesure du soutien de ses sympathisants. Mais de là à voir la famille politique de l’ancien président Boni Yayi tirer le drap de l’activisme à son profit, n’a rien d’élégant ou d’éthique en politique. En choisissant d’opiner à visage caché, synonyme du choix de l’illégal, le jeune béninois avait lui-même délibérément donné dos à tout soutien de structures légales en cas de pépins. Et c’est malheureusement ce minimum que l’opposition au régime de la Rupture n’a pas compris en ergotant gaillardement devant les caméras, son soutien au jeune en difficulté avec les lois de la république en l’occurrence le code pénal.
En agissant ainsi, les hommes du président Boni Yayi font tout sauf l’essentiel. Ils s’illustrent juste en hommes intrigants mettant en péril les espoirs des familles de ceux qui rêvent à juste titre de recouvrer, dans les jours à venir leur liberté et pourquoi pas, aussi, tous leurs droits civiques à travers le vote d’une loi d’amnistie.
Mais tout cela a un nom : Boni Yayi. Il sait pardonner sur les lèvres, mais jamais du fond du cœur. Il reproche sans doute encore des choses à Réckya Madougou et Joël Aïvo.
Aboubakar TAKOU