Symbole de rigueur et passionné de la bonne organisation, le président Patrice Talon, qui a des raisons de croire que ses enfants ont grandi, risque cependant de tomber dans un piège. Celui du patriarche trop confiant. Tout ceci parce que certains de ses compatriotes sont rusés, malins, au lieu d’être intelligents. Ils s’illustrent encore dans un coup contre la victoire de son duo. Ils préparent une mascarade dans l’organisation de l’investiture du duo de Wadagni.
Certains membres et décideurs de l’organisation avaient leur choix qui n’était pas Romuald Wadagni. Le fait donc que la majorité ait pris le dessus ne suffit pas à leur faire changer de dynamique. Ils sont bien loin de l’opposition au régime, la pire des menaces contre la victoire du duo du président Talon. Et pour cause, ils veulent déjà créer une ségrégation dans la campagne du candidat. Il importe de vite les identifier et de les éloigner un peu des centres névralgiques de décisions. Mais le président Talon, comme d’habitude, est déjà victime de sa bonne foi. Il croit trop en la capacité des autres à réfléchir sérieusement. Il oublie qu’il a affaire à des Béninois et, par conséquent, à des hommes et femmes malins, comme l’a souligné Emmanuel Mounier en ces termes : « Le Dahomey est le Quartier latin de l’Afrique. Mais cet intellectualisme fait de mesquineries et de méchanceté est de nature à enterrer définitivement le développement de ce pays ».
Pour l’investiture du duo, le comité affiche deux partis, le BR et l’UP-R, comme si les deux autres partis de la mouvance ne comptaient pas dans cette décision. Ce comité a même poussé la bêtise jusqu’à vouloir reléguer les deux autres partis au simple statut d’invités. Toute chose contraire à tout ce qui a été fait lors de la désignation. Or, dans la réalité, même si en termes de gabarit, les deux premiers sont plus importants que les deux autres, la vérité est que ces deux partis n’avaient pas de candidatures internes avant la désignation de Wadagni. Ils sont blancs, unis et homogènes autour de cette candidature. Ce qui n’est pas le cas au sein du BR et de l’UP-R, où plusieurs foyers d’ambition ont été brutalement éteints par cette désignation du samedi 31 août 2025. Les présidents Abdoulaye Bio Tchané et Joseph Djogbénou devraient vite se lever pour arrêter le bordel. Dans le même temps, le président Talon doit se convaincre qu’il dirige des enfants malins, rusés, mais pas nécessairement intelligents dans le bon sens. Le Bénin reste malheureusement le Bénin malgré tout.
Aboubakar TAKOU
