(Ils menacent d’abandonner définitivement son coton et condamnent le mutisme coupable de ses collaborateurs du septentrion)
Ce qui se passe présentement dans le Septentrion devrait interpeller tout le monde. On ne peut plus parler des autorités de la Rupture car les victimes accusent directement le président Talon d’être la source de leur malheur.
Le sac d’engrais vendu à 27 mille, l’association « Su tébo bèrèwin » entendez, donnons sa valeur à la houe, appelle tous les cultivateurs du septentrion à s’abstenir de prendre ces engrais même à 5 mille. Un message envoyé directement au chef de l’État Patrice Talon qu’ils accusent de tous leurs malheurs.
Ils prennent pour responsable le gouvernement dans la traque contre le soja, l’acajou pour les obliger à produire uniquement le coton. Mais aujourd’hui, ils disent être prêts à tout pour une campagne de désobéissance pacifique par un refus catégorique de faire le coton.
À la base de cette décision qui fera aussi très mal au gouvernement, les récentes tensions à Nikki où les forces de sécurité mixte police-douane et armée traquent tous les mouvements du soja et de l’acajou. Plus grave, ils se demandent au nom de quoi, la Rupture veut les réduire au triste sort de la houe. Juste un instrument d’esclavage quand on voit que toutes les usines de transformation de ces produits sont implantées à des centaines de kilomètres des lieux de culture de ces denrées comme si les enfants des producteurs n’ont pas eux droit à un autre travail en dehors du travail pénible de la houe.
Le drame dans tout ceci est que les collaborateurs du président Talon ne disent pas la vérité sur la menace. Lorsqu’une partie de la population commence par dire tout confier à Dieu, la moindre faille ou occasion pour se venger est mis à profit et ce n’est pas bien pour la cohésion sociale à laquelle le président Talon lui-même dit se consacrer.
Ce qui se passe dans le Septentrion devrait interpeller tout le peuple béninois. C’est un drame, une malédiction contre notre vivre-ensemble. Voilà que la pression de la traque de la force mixte montre clairement que le régime de la Rupture ne veut pas démordre et tient mordicus à montrer que doit rester à la force publique.
Malheureusement que le président Talon n’est pas suffisamment aimé de ses collaborateurs pour lui dire la vérité. Ce qui se passe et la position des cultivateurs n’augurent de rien de bon.
Aboubakar TAKOU
