Pour répondre à la question de l’opportunité des ministres conseillers, nouvelle trouvaille du président Patrice Talon pour meubler son arsenal exécutif, il faut d’abord situer le chef de l’État lui-même dans le contexte » politique pour la politique ou politique pour le développement. »
Les 8 années de gestion de pouvoir, ont montré à suffisance que le président Talon devant ses ambitions, est prêt à tout. Prêt à supporter d’être impopulaire pour des résultats probants en faveur du développement de notre pays, que d’être populaire, aimé de tout le Bénin pour le statu quo auquel la plupart des pays de la sous-région sont assujettis depuis leur accession à la souveraineté internationale. L’impact des réformes structurelles, des réalisations et surtout des infrastructures essentielles, est là et prouve l’adéquation entre la promesse faite et la foi dans sa réalisation. C’est connu de tous les Béninois que le président Talon est un adepte de la rupture avec ce triste destin des pays francophones d’Afrique.
On peut, en tenant compte de la réalité expliquée plus haut, croire en l’opportunité de cette nouvelle trouvaille des ministres conseillers. Car à en croire les proches du président et les explications que lui-même a données à ce sujet, que les ministres conseillers sont la complémentarité des ministres technocrates capables de nourrir la masse de critiques nécessaires pour atteindre des objectifs de développement dans un système partisan gage d’un réel développement.
Car pour se développer, un pays doit se baser sur une ressource humaine de qualité et de technicité avérée pour les besoins en tenant compte de ce retard criard des pays africains. Donc, il faut qu’un bon chef d’État s’entoure de techniciens rompus, chacun doué dans son domaine. Une ressource qui est souvent rare au sein de la faune politique dont les acteurs sont plutôt forts dans la relation avec la base, leurs mandants à divers niveaux.
Dans un système partisan voulu par le président Talon pour éviter que la gestion du pays échappe encore, comme à l’accoutumée, à la classe politique ; il faut donner aussi une place de choix aux acteurs politiques.
Les ministres conseillers trouvent ainsi leur rôle dans cette exigence de développement qui consiste à avoir une équipe de techniciens appuyée sur le terrain démocratique par les spécialistes de la chose politique.
On peut donc conclure que cette nouvelle réponse aux exigences de la bonne gouvernance vient à point nommé comme cette gousse qui manquait à la tête d’ail pour sa beauté. Dand un an et demi, le président Talon a le temps de convaincre ses compatriotes de la nécessité de cette option de gouverner. Et comme tout réussi au Goat du temps, non seulement cette tradition viendra booster la qualité de l’économie du Bénin, mais aussi elle s’imposera comme une recette à expérimenter par ceux qui nous observent avec envie.
Aboubakar TAKOU