« La symbolique que revêt la fête nationale d’un pays. Historique du 1er Août 1960, notre fête nationale appuyée d’événements précédant au choix de la date ». C’est avec ce thème que Jolidon Lafia, chargé de mission du président de l’Assemblée nationale, a plongé le personnel parlementaire civil et militaire dans l’histoire de la fête nationale ainsi que la symbolique qu’elle revêt. C’était le lundi 10 juillet 2023 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo à la faveur de la traditionnelle cérémonie des couleurs qui est l’une des réformes phares initiées par le président Louis Gbèhounou Vlavonou depuis la 8ème législature.
Dans un premier temps, le chargé de mission du président de l’Assemblée nationale a défini quelques notions en laissant entendre que la fête nationale est la commémoration de la victoire de tout un peuple. « C’est la libération officielle du joug colonial. Elle est commémorée chaque année dans un pays… À l’occasion de cette fête nationale, un défilé civil et militaire est souvent organisé précédé d’un dépôt de gerbe en la mémoire des martyrs… Sa célébration donne l’occasion d’expressions autour des symboles du pays que sont généralement : le drapeau, la devise, l’hymne, le sceau, les armoiries et les institutions… », a-t-il déclaré avant de définir la symbolique que revêt la fête nationale d’un pays par la célébration annuelle des résultats des luttes communes menées pour la libération. C’est aussi une invite à une prise de conscience individuelle et collective en vue de parvenir au développement et à une autonomie réelle, a-t-il expliqué.
L’histoire de l’indépendance du Dahomey
Dans ce deuxième pan de sa communication, Jolidon Lafia a fait un cours d’histoire sur les faits qui ont conduit à l’indépendance du Dahomey (aujourd’hui le Bénin) et à la fête du 1er Août 1960.
« …En 1704, la France est autorisée à construire un port à Ouidah. C’est le départ de l’installation tumultueuse française sur la terre de nos aïeux. En 1752, les Portugais découvrent Porto-Novo. En 1863, le premier protectorat français est signé avec le roi Sodji et le second en 1882 avec le roi Toffa. En 1894, après l’invasion et la conquête armées du royaume du Dahomey par les troupes françaises qui ont étendu leur domination sur tout l’espace que constitue aujourd’hui notre pays le Bénin (Cela, après la résistance tenace des combattants dahoméens), la France crée la colonie du Dahomey. En 1904, le Dahomey fait partie intégrante de l’ensemble des colonies de l’Afrique occidentale Française (AOF). Mais, c’est sans compter avec la détermination des élites qui se formaient à l’école du colon et qui s’abreuvait des notions de liberté, de démocratie, de l’émancipation et de l’autodétermination des peuples. Elle s’est organisée pour s’engager dans une mobilisation résolue pour aller à l’indépendance des colonies. Elle participait activement aux mouvements de libération en cours sur le continent. Nous retenons entre autres qu’après l’historique conférence de Brazzaville en 1944, certains patriotes ayant compris les rouelles et les méthodes d’asservissement qui allaient continuer, se sont lancés, de manière irréversible dans la lutte pour l’indépendance des colonies en Afrique, notamment en Afrique francophone. Pour ce qui concerne notre cher pays, le Bénin, il faut dire qu’en 1894 et au début du 20ème siècle au Dahomey, des luttes d’émancipation, contre la domination de nos peuples et pour la protection de nos richesses, ont été menées par nos arrières parents. Ces luttes ont conduit à la victoire sur la colonisation et à l’accession à la souveraineté internationale. Le parcours a été laborieux mais les résultats sont élogieux et glorieux. Il est bien important de reconnaître le rôle salvateur de l’intelligentsia qui tire de nos vaillants héros, leur inspiration. Il fallait préparer les populations à l’émancipation. Tout commença au niveau de la presse, des médias en général et au niveau des grandes rencontres internationales. Les organisations syndicales, estudiantines, les différents corps de métiers, les artistes, les femmes dans les marchés, les paysans, ont été organisés, sensibilisés et préparés à l’idéal de la libération et à l’autodétermination. Ces mouvements ont abouti, le 4 décembre 1958, à la proclamation de la République du Dahomey. Le 28 février 1959, la première constitution du Dahomey entre en vigueur. La marche a continué et le 1er Août 1960, le pays accède à l’indépendance avec comme 1er président, Monsieur Hubert Koutoukou Maga. », a rappelé à l’auditoire le communicateur.
La symbolique de la fête du 1er Août!
Le 1er Août 1960, a indiqué Jolidon Lafia, pour la première fois, dans une euphorie totale mélangée à de l’émotion, l’hymne nationale, l’Aube nouvelle, a été chantée à la place de l’indépendance. Il a été chanté pour la première fois avec les paroles fortes qu’il véhicule et qui rappellent la beauté et la richesse de notre chère patrie. La devise adoptée, a complété Jolidon Lafia, est Fraternité-Justice-Travail. (Fraternité pour dire que nous sommes frères, sœurs et que nous devons le rester et regarder dans la même direction quoi qu’il en soit et quoi que ça coûte; Justice parce que l’injustice crée des frustrations et sépare l’un de l’autre. La justice renforce la fraternité; Travail parce que c’est par le Travail que nous allons construire notre pays et créer les conditions d’une vie paisible à chacun et à tous).
Toujours parlant de la symbolique, le communicateur a fait retenir à l'auditoire que l'hymne nationale chanté le 1er Août 1960 symbolise le fervent de l'unité nationale, l'expression de notre fierté, l'exaltation de la bravoure de nos héros, de nos aînés et devanciers, et la résolution de ne jamais capituler devant n'importe quel envahisseur. Il nous demande de garder toujours la tête froide et haute et à continuer avec détermination, dignité et bravoure, cela, à l'image de nos immortels héros (Béhanzin, Bio Guera, Kaba et autres) la construction de l'œuvre de souveraineté de notre cher pays le Bénin car l'indépendance est une quête permanente, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, il a rappelé l’autre symbole à retenir de la fête du 1er Août, c’est ce défilé militaire et civil qui revêt une stratégie de communication politique. (Le défilé militaire pour montrer que nos forces de sécurité et de défenses sont prêtes et engagées avec détermination pour protéger le pays et ses populations. Quant au défilé civil, c’est pour témoigner de la symbiose qui existe entre le peuple béninois et ses forces de sécurité et de défense.)
Ernest LATOUNDJI