Avec 28 députés à l’issue des dernières législatives, le parti de Éric Houndété pouvait se frotter les mains de bénéficier du décret du président Talon qui ferait du président de ce parti, le chef de file de l’opposition avec tous les avantages y afférents.
Mais il y a comme un grain de sable qui empêchera la machine de tourner dans ce sens-là. Au terme des dispositions de la N°2019-45 du 25 novembre 2019 portant statut de l’opposition, l’article 06 dispose en son dernier alinéa que le parti de l’opposition candidat à la tête de chef de file de l’opposition ne devra pas avoir compté en son sein une nomination par le gouvernement.
Or Boni Yayi qui est par ailleurs, le président d’honneur du parti LD a selon le chef de la diplomatie béninoise, été proposé par le patron du gouvernement du Bénin pour sa nomination en Guinée au titre de médiateur de la Cedeao.
C’est en effet, à l’issue de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement du 03 juillet 2022 à Accra, que ce choix a été porté par le président Talon. Puis instruction a été donné à Agbénonci de tout mettre en œuvre pour faciliter la tâche à Boni Yayi.
Donc, le fait qu’il ait accepté cette nomination a tout pour plomber au regard de l’article 06 de cette loi sur le statut de l’opposition, les chances de son parti pour candidater au poste de chef de file de l’opposition.
Mieux, au terme du même article, le parti doit faire une déclaration publique et officielle de son appartenance à l’opposition qu’il fait enregistrer au ministère de l’intérieur. Le ministère à son tour le fait enregistrer au journal officiel pour publication dans le délai exigé par les textes. Or, jusqu’à présent, aucune preuve de cette démarche n’a été visible au niveau du journal officiel.
Mais tous ces aspects vont être soulevés dès que la Céna va saisir le gouvernement du nom du parti qu’elle crédite aux termes de la dernière élection pour être nommé à ce poste en conseil des ministres par le chef de l’État.
En conséquence, Paul Hounkpè de la Fcbe, même si le président Talon se refuse toujours à lui donner tous les attributs du chef de file de l’opposition, reste et demeurera le seul apte à porter cette soutane.
Et lorsqu’on sait que le président Yayi n’a pas eu d’égard pour son titre de médiateur de la Cedeao pour venir travailler sous le couvert de président d’honneur du parti LD, Patrice Talon aura tout le loisir de leur brandir le dernier alinéa de cet article 06 de cette loi N°2019-45 du 25 novembre 2019 portant statut de l’opposition.
Comme quoi, les dieux n’ont pas encore voulu perdre le très amoureux de la paix, Paul Hounkpè. À Yayi et LD, Talon dira : comme on fait son lit, on se couche. Vous avez mangé votre blé en herbe.
Aboubakar TAKOU