La répétition est pédagogique, dit-on. Le président Talon a été on ne peut plus clair sur la question d’un troisième mandat. Ce n’est pas son style. Il n’y aura pas de troisième mandat sous sa présidence. Mais le problème qui est aujourd’hui soulevé par les gastronomes des questions constitutionnelles, a trait à un deuxième mandat du président Talon. Il n’y a pas d’éventualité à ce niveau, sauf si le président Talon lui-même, par désobéissance à ses compatriotes, refuse de répondre à l’appel du devoir national.
L’éventualité se trouve aujourd’hui du côté du thème « Nouvelle constitution » qui serait né de la révision de notre constitution en 2019. Dès lors que les fondamentaux ont été profondément touchés, tout a été chamboulé, il est fort probable que la Cour constitutionnelle, saisie de plusieurs recours sur le sujet, confirme les soupçons de nos juristes. Et dans la mesure d’une nouvelle constitution, il s’impose de facto que nous sommes dans une nouvelle république. Une fois passée cette éventualité de la position de la Cour en réponse aux nombreux recours, le président Talon est bel et bien candidat à sa succession en 2026. Et pour cause, il avait déjà accepté le sacrifice d’un second mandat en 2021 quand les politiques avaient sommé les parlementaires de rejeter sa révision au profit du mandat unique.
L’œuvre de reconstruction étant un chantier plus vaste qu’il ne l’avait perçu, pour avoir accepté le sacrifice d’un second mandat en 2021, Patrice Talon qui devient plus politique de jour en jour, donnera son accord à ses compatriotes. On peut aisément parler de certitude pour sa candidature de 2026 si la Cour suit la logique implacable des juristes qui soutiennent avec foi que la nouvelle constitution s’impose au regard de la profondeur de la chirurgie de 2019.
Le président Talon est un homme d’État. Il sait que le chantier est grand. Il sait aussi que son arrivée au pouvoir n’avait rien de logique si ce n’est un appel divin pour faire ce que tous les chefs d’État qui se sont succédé à la tête de notre pays depuis l’indépendance ont failli à accomplir. C’est un homme de devoir et de courage. Il ne laissera jamais ses compatriotes dans le noir s’il sait que les circonstances ont déjà effacé son mandat 2016-2021 et qu’il est appelé pour son second mandat en 2026. Pour quelqu’un qui n’a attendu personne avant de signer et persister qu’il ne fera pas un troisième mandat, dès lors qu’il n’a rien dit depuis un certain temps de son deuxième mandat, il est d’accord. Qui ne dit mot consent. Ne pas élever d’objection, c’est donner son adhésion. Le président Talon est bel et bien candidat pour 2026 si la Cour dit le droit face aux nombreux recours.
Aboubakar TAKOU