Le cadre de concertation de l’opposition porté sur les fonts baptismaux il y a quelques jours, continue de faire réagir les acteurs politiques. Au cours d’un entretien sur Crystal News, le politologue Richard Boni Ouorou, président du parti politique Mouvement Libéral, s’est exprimé sur le sujet. Et il n’est pas allé de main morte pour dézinguer ce cadre qu’il voit mal pensé ou mal inspiré par rapport aux attentes des populations, à l’alternative attendue.
Autrement dit, il a souligné l’importance d’agir de manière logique en proposant des solutions concrètes aux populations plutôt que de se contenter de critiquer ou juste de se réunir pour faire de la figuration et essayer de livrer les autres à la vindicte populaire. Car selon lui, « L’idée d’un cadre de concertation renvoie à un mécanisme dans lequel on discute et on débat pour ensuite proposer un projet uniforme aux populations, c’est-à-dire un projet alternatif ». Ce qui n’est malheureusement pas le cas avec ce cadre-ci.
Selon lui, il n’est pas question de division, mais en tant que libéral, il préfère ne pas former d’alliance avec ceux n’ayant pas de projet libéral clair pour le moment. Il soulève aussi la question du timing pour présenter des projets ou des idéologies ou courant politique, et met en avant la nécessité de parler de prérequis avant toute démarche.
Selon le président du Mouvement Libéral, la politique ne se résume pas à des discours, mais doit inclure des projets alternatifs sérieux sur les plans économique, politique et social. D’où la nécessité d’établir une unité et une union au sein de l’opposition à travers des discussions franches et constructives. Tout en remettant en question les notions traditionnelles d’opposition et de mouvance, les jugeant dépassées, il a souligné la nécessité d’innover.
Ici, on s’est empressé à organiser un événement politique pour donner la parole à des politiciens afin qu’ils lisent des discours. Ce qui démontre qu’après plus de 8 ans de gouvernance Talon, on est loin d’une opposition constructive devant se concentrer sur des actions concrètes telles que la construction d’écoles et de marchés, et la fourniture d’eau là où c’est nécessaire ou qu’est-ce qu’on propose par rapport à l’existant. Mieux, il insiste sur l’importance de passer de l’émotion à la réalité, de se poser les bonnes questions pour obtenir des réponses adéquates, et de proposer des solutions aux problèmes des populations plutôt que de se contenter de critiquer sans rien en retour autre que des discours creux.
Bien qu’il n’ait pas été présent à cette rencontre, il a dit qu’il ne serait même pas présent s’il était invité vu que ce cadre navigue à vue et n’a pas de vision claire pour une alternative crédible. Certes, il est critique vis-à-vis de ce cadre, mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de désaccords avec la gouvernance Talon. Richard Boni Ouorou a souligné que les divergences peuvent être exprimées de manière claire sans être affilié à un parti libéral. Le Mouvement Libéral se concentre sur un projet libéral structuré, basé sur des fondations économiques et sociales solides pour soutenir la démocratie. Il a mentionné l’importance de proposer des solutions concrètes et d’éviter la manipulation de l’opinion publique en abordant les questions idéologiques de façon transparente. Il a également mis en avant le rôle de l’éducation politique dans la société béninoise pour guider les populations vers des choix éclairés. Pour lui, ce cadre n’est pas encore ce que les populations attendent.
« Il est temps de développer un projet alternatif sérieux, tant sur le plan économique que politique et social, pour que les citoyens puissent véritablement comprendre ce que nous proposons. Sinon, cela mènerait à un dénigrement collectif dans lequel je refuse de m’impliquer. » Soutient-il avant d’enfoncer en ces termes : « Il faut maintenant passer de l’émotion à la réalité ».
Voilà le distinguo que fait Richard Boni Ouorou entre une opposition constructive et une opposition émotionnelle dans son décryptage du cadre de concertation de l’opposition qu’on veut vendre au peuple comme l‘alternative crédible aux réalités actuelles.