Sensibiliser le public et les autorités sur les enjeux liés au délit pénal d’exercice illégal et à l’usurpation de titre d’architecte au Bénin et rappeler l’importance de la réglementation en matière d’architecture et d’urbanisme, et de la nécessité d’une vigilance collective pour protéger la profession des architectes, ce sont les objectifs visés par la conférence de presse organisée par l’Ordre National des Architectes et Urbanistes du Bénin (Onaub) le vendredi 08 novembre dernier au siège dudit Ordre à Agblangandan.
« L’architecture et l’urbanisme ne sont pas seulement des métiers, mais des engagements envers notre société. Ils impliquent des compétences, des connaissances et une éthique que nous devons tous respecter. Malheureusement, nous sommes confrontés à une réalité préoccupante : l’exercice illégal de notre profession et l’usurpation de titres, qui mettent en péril la qualité de nos constructions et la sécurité de nos concitoyens. » a fait savoir le président de l’Onaub, Aimé GONÇALVES.
C’est pourquoi à cette rencontre avec les hommes des médias, il s’agit entre autres de faire d’abord l’état de lieux de ce phénomène, d’évoquer les conséquences de l’usurpation de titre, le cadre légal et réglementaire, les actions menées par l’Onaub et les mesures préventives et solution.
Pour le Secrétaire aux Affaires juridiques de l’ONAUB, Michel Rodrigues SAMA, qui a fait l’état des lieux du phénomène, a fait savoir que l’usurpation de titres est source d’énormes problèmes. En d’autres, « … d’énormes problèmes sont recensés, notamment au niveau de la qualité de la construction, la qualité de la conception architecturale et la sécurité des bâtiments ainsi produits, au niveau du respect des normes de construction, au niveau de la fonctionnalité des bâtiments ainsi projetés, au niveau du confort et de l’esthétique, de la projection des villes, etc. ». Une situation qui est favorisée par entre autres : le déficit énorme de sensibilisation au niveau des populations, la forte pénurie de professionnels dans le secteur de l’architecture et leur répartition inéquitable, les lacunes profondes dans la réglementation, le manque de recours efficaces au niveau de la justice, etc.
Et au regard des problèmes engendrés par l’usurpation de titre pour les populations, Alain AKPO, huissier de justice travaillant avec l’Ordre, a invité les usurpateurs à cesser au risque de tomber sous le coup de la loi. Car après la sensibilisation, la répression suivra conformément à la réglementation existante dans le domaine. Et il est clair sur cela : « Il y a un décret qui fixe les conditions d’accès et d’exercice de cette profession. Donc, toute violation de ces textes est passive de sanction. Le Code pénal béninois a prévu des sanctions.».
Bien que les risques encourus à savoir les sanctions pénales sont évoqués, l’Onaub n’a pas manqué de faire savoir les mesures préventives et les actions engagées qu’il a eu à faire. Il s’agit du registre des architectes en ligne, des actions de sensibilisations avec des descentes vers les populations, des contrôles sur les chantiers, la formation continue des jeunes professionnels et leur encadrement, etc.
À travers cette rencontre avec la presse, les architectes et urbanistes espèrent que les usurpateurs de titres d’architecte et d’urbaniste laisseront leur sale besogne afin que les experts puissent enfin avoir droit de cité, et ce, pour la sécurité financière et physique des populations, le président.
Tout en invitant les architectes et urbanistes, à défendre leur profession et de veiller à ce que leurs pratiques soient conformes aux normes établies, le président de l’Onaub, Aimé GONÇALVES leur demande également de travailler main dans la main avec les autorités compétentes afin de renforcer la réglementation et de garantir la sécurité et la qualité des constructions au Bénin. » Car « Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où l’architecture et l’urbanisme sont exercés avec intégrité et professionnalisme. » ajoute-t-il en évoquant pour eux la nécessité de rester mobilisés et continuer à sensibiliser leur entourage sur l’importance de leur métier.