(Le gouvernement insensible à leur calvaire se trompe de combat)
C’est pathétique. C’est presque hilarant ce qui se passe au Bénin depuis quelques semaines. Quand l’approvisionnement en gaz domestique devient un combat où l’un doit arracher les dents à l’autre, il y a lieu de se poser des questions. Que se passe-t-il ? Pourquoi les choses semblent échapper à Talon en cette fin de mandat quand on sait que gouverner, c’est prévoir ?
Le tour dans les stations-services et les boutiques d’approvisionnement de gaz domestique, le constat est écœurant. De longues files, un monde fou, bouteille de gaz vide en main, debout depuis le petit matin dans l’espoir d’être servi, jusqu’à tard dans la soirée. Rien à signaler ou rupture de stock, voilà ce à quoi se résume la vie de la population béninoise depuis plusieurs semaines. Pendant ce temps, le gouvernement est aux abonnés absents.
La ministre de l’industrie et du commerce, Alimatou Shadiya ASSOUMAN, n’a toujours pas compris qu’au lieu d’aller en guerre contre les vendeurs indélicats qui, au moins, ont du stock et décident de le vendre à un prix au-delà de la moyenne, la guerre est ailleurs. Il n’y a plus de gaz, voilà ce qu’il en est réellement, nous sommes plutôt confrontés à une pénurie de gaz qui ne dit pas son nom. Le problème est ailleurs et il urge de trouver une solution.
C’est là qu’on attend la ministre Alimatou Shadiya ASSOUMAN, qui jusqu’à présent est silencieuse sur la question car son combat est ailleurs. S’il est vrai que de multiples raisons pourraient justifier cet état de chose, avec la guerre russo-ukrainienne et la récente crise politique au Niger, ou même les relations bilatérales des pays africains avec l’Occident dûment fragilisées, les effets ont de lourdes répercussions sur le Bénin. On voit mal la population qui n’a pas encore fini de surmonter la cherté de certains produits, survivre à cette nouvelle situation alarmante.
Tout cela amène à se demander si c’est toujours le Bénin de Patrice Talon qui a toujours un coup d’avance sur les événements. Mais, là, c’est tout autre depuis un certain temps où les gens semblent laisser les choses aller à vau-l’eau afin de précipiter la chef du chef. On le voit déjà vers la fin et on ne se décarcasse plus comme avant pour sauver les meubles. Il faut laisser couler le navire et commencer à voir ailleurs afin de faire partie de l’équipe de son successeur. Ainsi, va la vie en fin de mandat pour président qui n’est plus craint et avec qui on fait avec comme le dit souvent.
De toute façon, la population crie au secours en espérant qu’on l’entende ou que le chef. Vivement que ce cri touche le cœur du président Talon, qui a fait du social son cheval de bataille pour ce nouveau quinquennat, pour qu’une solution soit vite trouvée malgré ce qui se passe. La balle est désormais dans le camp du gouvernement.
Nel Charbel KOFFI