Le dimanche 19 mai 2024, une visite a été effectuée sur le site de chargement du pétrole nigérien à Sèmè-Podji. Cette visite qui fait suite à l’autorisation d’embarquement donnée par le gouvernement béninois le 15 mai dernier, a permis aux professionnels des médias de constater l’effectivité du chargement du premier navire chinois sur les côtes béninoises, et de se mettre au parfum des équipements dont dispose le West Africain Pipeline Company (WAPCO) qui a rendu effectif ce chargement.
Démarré le vendredi 17 mai à 18 h 30, le chargement du premier navire autorisé d’embarquement dans le cadre du Pipeline Bénin-Niger, a été achevé le dimanche 19 mai 2024 à 1 h. Cette descente des hommes de la presse sur les installations de WAPCO, a ainsi permis à la compagnie chinoise de retracer le parcours que subit le pétrole en quittant le Niger pour le site de Sèmè-Podji au Bénin. Tout en précisant que le pétrole que reçoit le Bénin pour le chargement des bateaux chinois reste toujours à son état brute, Faustin FAGNIGBÉ, Technicien de l’analyse du pétrole brut à WAPCO, a affirmé : ‘’le débit du Niger jusqu’ici fait 650 m3/heure, ce qui fait que le pétrole met environ trois jours pour être ici à la station terminale’’.
Equipé d’importants matériels facilitant le traitement, le contrôle et l’exportation du pétrole, selon Faustin FAGNIGBÉ, le site de Sèmè-Kpodji ne souffre d’une grande insuffisance. En dehors d’une maison ou lieu qui permet de contrôler le pétrole de son point de départ (Niger), jusqu’à la station terminale (Bénin), le site est notamment doté de sept (7) générateurs capables d’alimenter chacun tout le site en cas de coupure d’électricité à la SBEE, ce qui garantit au site, la disponibilité permanente de l’énergie électrique pour mener à bien ses différentes activités. En plus de cela, « nous avons des Tanks à toit flottant, c’est-à-dire que le toit monte lorsque le pétrole entre, et ça descend lorsque le pétrole sort dedans. Chacun a une capacité de 100 000 m3. Nous avons trois (3), donc l’ensemble fait 300 000 m3 », a dit le Technicien.
Notons que c’est de ces grands tanks que le pétrole est extrait pour le chargement des navires qui devraient partir en direction de la Chine. La descente sur le site ce dimanche 19 mai 2024, a coïncidé avec le retour sur le site, de l’équipe maritime qui a procédé au chargement du premier navire chinois dans le cadre du Pipeline Bénin-Niger. Le maître de chargement a ainsi saisi l’occasion pour féliciter tous ses collaborateurs ainsi que tous ceux qui ont permis à ce que le chargement du navire soit effectif. « Tout d’abord, il nous faut remercier notre équipe, sans laquelle on ne saurait atteindre ce résultat. Chaque poste est important. Chacun a joué son rôle avec efficacité et professionnalisme. Le chargement a commencé le 17 mai 2024 à 18h30 et a terminé le 19 mai à 1h. Nous avons chargé 1 millions de barils. C’est un projet ambitieux et géant », a annoncé le Chef de l’équipe maritime. Précisons également que le bateau dans lequel le pétrole brut a été embarqué, a été positionné à 14 Km du site de Sèmè-Podji en pleine mer.
Entre autres matériels disponibles sur le site WAPCO, nous pouvons citer un grand laboratoire d’analyse et de contrôle du pétrole, une équipe de sapeurs-pompiers installée sur place et souvent sollicitée pour des cas d’urgence tels que les incendies, et un système de traitement des eaux huileuses, qui permet de séparer l’eau et le pétrole, en cas de mélange de ces deux liquides. En dehors des matériels, notons une importante main d’œuvre composée essentiellement de Béninois et de Chinois qui font fonctionner cette compagnie chinoise. Par ailleurs, lorsque le pétrole brut quitte les côtes béninoises pour la Chine, il est envoyé dans des raffineries pour être transformé en vrai pétrole, en essence, en Kérosène, en Diesel…
Pour rappel, le mercredi 15 mai 2024, le gouvernement béninois par le biais de Samou Seibou ADAMBI, ministre de l’énergie, de l’eau et des mines, avait annoncé l’autorisation de l’embarquement du pétrole nigérien dans le navire chinois qui mouille sur les côtes béninoises. Faut-il le préciser, selon cette annonce, après ce premier navire, aucun autre navire ne sera autorisé à charger du pétrole nigérien, tant que la frontière terrestre Bénin-Niger restera fermée du côté nigérien.
François d’Assise BATCHOLA