Ce qui est bon pour les autres ne peut l’être pour la mouvance. Ou bien ce que l’opposition peut faire est exempt de tout reproche que cela soit bancal ou pas. C’est à ces termes que l’on peut résumer la polémique autour de la Motion de soutien des Imams de la partie septentrionale, du centre et du reste du Bénin à l’endroit du peuple béninois, des institutions, et du Président de la République.
Et pourtant, voilà ce qu’ils disent : « Nous, imams de la partie septentrionale, du centre et du reste du Bénin sous le leadership de l’Imam Central de Bohicon, l’Imam Central de Djougou, l’Imam Central de Parakou, et des autres imams apportons notre soutien indéfectible au peuple béninois, aux institutions et au Président de la République Patrice Talon ».
Mieux, ils ajoutent : « … nous en appelons au respect des textes de la République, au respect de la laïcité de l’État et surtout au respect du code voté par l’Assemblée Nationale et promulgué par le Chef de l’État au nom de la cohésion nationale et de la paix sociale. Le Bénin est un et indivisible, nous devons éviter de faire interférer la religion et la politique. Nous demandons donc aux confessions religieuses de laisser les politiques gérer les affaires politiques. »
Et pourtant, on n’a trouvé qu’ils en font trop. Dans le même temps, on ne dit rien du côté du clergé catholique qui multiplie sans cesse les initiatives contre le code électoral promulgué à travers son colloque et les autres rencontres qui ont suivi pour dénoncer ce même code. Outre ce clergé catholique, l’ancien président Boni Yayi a aussi eu à réunir des religieux, mieux des imams, à Parakou pour dénoncer le code électoral. Là aussi, les gens ont salué son action sans demander au besoin aux religieux de rester dans leur couloir. À ce niveau, tout est bon. Quand ce sont des gens qui, dans une certaine mesure, ne partagent pas l’avis du gouvernement ou de la mouvance, c’est feu vert. Mais que cela ne vienne pas de la mouvance. Oui, à toute action de l’opposition, mais non à celle de la mouvance.
Voilà la malheureuse lecture que font les gens. Ce qui n’est pas objectif. C’est pourquoi il est maladroit de critiquer cette séance de prière.