« J’ai décidé de ne pas raser les murs pour rentrer. Si je reviens sans m’afficher publiquement devant vous, les gens diront que je suis rentré en fauteuil roulant », a affirmé en langue goun l’ancien député Atao Hinnouho le jeudi 27 juillet 2023 devant une foule sur le terrain de sport de Midombo à Akpakpa afin de justifier son retour triomphal par son désir de partager sa joie avec ses partisans.
Et comme pour se doper le moral d’un homme qui vient de loin, il ajoute : « Quand vous tombez dans une situation difficile, faites de votre mieux pour vous relever »
Pour un homme inculpé de plusieurs faits dont l’exercice illégal de métier de pharmacie, et sous mandat de dépôt pour fraude fiscale suite à une plainte de la direction des douanes avec pour lieu d’incarcération la prison de Cotonou, il faut être bien assis sur quelque chose pour oser pousser le bouchon jusqu’à ce point sous la Rupture. Oser revenir avec faste après une évacuation sanitaire autorisée par la justice depuis 2019.
Sans mentir, Atao a fait fort. Certes, C’est le souhait de tous les Béninois qu’il soit revenu au bercail en pleine forme, mais agir de la sorte amène à s’interroger sur cette assurance qu’il a pour ce retour. Même Bertin Koovi, Pascal Tawès et les autres n’ont pas fait autant alors que lui, il lui est reproché des crimes économiques. Comme on le dit, si un aveugle veut te lapider, c’est que son pied est déjà posé sur un caillou.
Alors, que dire le deal qui a prévalu à ce retour triomphal pendant que d’autres, pour peu, n’ont pas pu bénéficier d’une telle clémence puisqu’ils continuent leur exil ou croupissent en prison. Il y a comme un truc qu’on cache au Béninois. Et ce deal politique mérite d’être expliqué au peuple béninois. Ses démêlés avec la justice ont-ils été effacés par le deal politique? A-t-il payé tout ce que qu’il doit au trésor national ? Ou ne devait-il rien à l’Etat et qu’on s’était trompé sur sa personne ? Etc. Quelques interrogations qui méritent des réponses afin de mieux situer le peuple sur ce show de Atao du jeudi dernier.
Alors, si Atao n’est pas revenu sur ce qui lui a permis de revenir en homme libre et accueilli avec faste alors qu’il a quitté le pays en un fauteuil roulant en 2019, il a l’obligation d’éclairer les populations le peuple. Dans le cas contraire, il revient au Garde des sceaux, ministre de la justice et de la législation, Yvon Détchénou, de se prononcer sur la question. Sinon, on dira que le gouvernement fait du favoritisme. Du deux poids deux mesures.
En définitive, le ministre Détchénou doit donc se prononcer sur ce retour triomphal de Atao pour plus de transparence. Car son cas ne saurait passer sous silence. Affaire à suivre.