Exposer devant les députés membres des commissions budgétaires les grandes lignes contenues dans le projet de budget de leur ministère, c’est ce à quoi s’attellent depuis quelques jours les ministres et présidents d’institution de république au palais des gouverneurs à Porto-Novo. Ce mardi 26 novembre 2024, c’est au tour du Ministre du Cadre de vie et des Transports en charge du Développement durable, José Didier Tonato, pour la présentation du projet de Budget gestion 2025 de son ministère.
359 568,374 millions FCFA dont 345 761,445 millions FCFA, soit 96,16% pour les dépenses en capital. Ainsi se présente l’enveloppe budgétaire dont bénéficiera le Ministère du Cadre de vie et des Transports en charge du Développement durable (MCVT) pour la gestion budgétaire 2025. Malgré les différentes actions du ministère en cours ou en démarrage à travers le pays, ce montant est en baisse de 12,44 % par rapport à la dotation de 2024 s’élevant à 410 674,445 millions FCFA. Pour les dépenses en capital, près des ¾ du total (73,34%) représentent les ressources intérieures. En comparaison avec l’exercice budgétaire précédent, on note une nette progression (6,04%).
Occasion pour le ministre Tonato de présenter aux membres des commissions budgétaires, les différents programmes qui vont consommer ces fonds. Selon le ministre Tonato, « la répartition du budget par programme se présente comme suit : i) PPSS : 9.415.856.497 FCFA (2,62%) ; ii) PEFC : 50.108.982.724 FCFA (13,94%) ; iii) PVTD : 90.759.918.400F FCFA (25,24%) ; iv) PCH : 4.789.479.980 FCFA (20,79%) et ; v) PIT : 134.494.136.296 FCFA (37,40%). Quand bien même le PPSS a connu une progression de 1,89%, son poids demeure faible, pour assurer un pilotage efficacement optimal du secteur. » Les Programmes PIT, PVTD et PCH représentent plus de 80% du budget global avec près d’un tiers de l’ensemble de la dotation budgétaire du secteur affecté au PIT. Par ailleurs, quand bien même le PPSS a connu une progression par rapport à l’année 2024 (1,89%), son poids demeure faible, au regard de son rôle combien déterminant dans le pilotage global du secteur. « Cet accroissement du financement intérieur des dépenses en capital illustre les efforts du Gouvernement à faire financer la majorité de ses interventions par les ressources intérieures. Il traduit à juste titre les grandes ambitions du PAG 2021-2026 qui visent prioritairement la poursuite et la consolidation des réformes et des projets structurants. » A-t-il poursuivi.
Les priorités du MCVT en 2025
La gouvernance du secteur, la gestion de l’Environnement, des Forêts et du Climat, le développement des Villes et Territoires Durables, la construction et de l’habitat, et le développement des Infrastructures et des Transports sont les priorités du MCVT en 2025 énumérées par le ministre Tonato lors de sa présentation.
Parlant de la gouvernance du secteur, le ministre a cité l’assurance d’une meilleure répartition des rôles et responsabilités des divers acteurs du secteur à travers la mise en œuvre du Plan de Déconcentration et de Décentralisation du MCVT, la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de promotion des comportements écocitoyens à tous les niveaux (local, communal et central) ; la Dynamisation du comité technique d’élaboration et de suivi des projets soumis au Fonds Vert pour le Climat (FVC) et au Fonds d’Adaptation (FA) aux changements climatiques dans le cadre de la mobilisation des financements additionnels et innovants ; l’Amélioration du Système d’information Statistique du MCVT ainsi que le dispositif de suivi et d’évaluation des interventions du secteur, y compris celui de passation des marchés publics ; le Renforcement de la transformation digitale dans le secteur du cadre de vie et des transports ; et l’accélération des réformes structurelles engagées dans les domaines d’intervention du secteur
En matière de gestion de l’Environnement, des Forêts et du Climat, les actions du Mcvt viseront l’aménagement et la réhabilitation des plans d’eau, notamment le Lac Ahémé, le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo ; l’extension de la modernisation du système de gestion des déchets solides ménagers à d’autres grandes villes du Bénin en y incluant la gestion des boues de vidange et eaux usées et la promotion agroforestière et économique du recyclage ; la promotion du reboisement, de la reforestation et autres méthodes de lutte contre la désertification ; et le renforcement des mesures de surveillance et de contrôle des forêts classées et parcs nationaux.
Au niveau du développement des Villes et Territoires Durables, ce sera : le renforcement de la mobilité des personnes par la promotion du mode de transports urbains collectifs et le système de drainage des eaux pluviales dans les principales villes du Bénin ; la relance de la planification spatiale à travers l’élaboration des Schémas Directeurs d’Aménagement dans les communes à statuts intermédiaire et particulier ; la promotion du développement local et faire des communes des espaces de vie agréable ; Promotion de l’économie des territoires et le développement des filières y compris écotouristiques ; Poursuite de la mise en œuvre des travaux d’éclairage solaire des centres urbains du Bénin.
En matière de la construction et de l’habitat, il y aura le renforcement de la fonction d’assistance à la maîtrise d’ouvrage pour les travaux de construction des autres Ministères ; la poursuite et achèvement des travaux en cours de construction de logements à Ouèdo, des cités ministérielles, administratives et départementales et du nouveau siège de l’Assemblée nationale ; le renforcement du niveau d’équipements marchands dans les grandes agglomérations du Bénin.
Dans le domaine du développement des Infrastructures et des Transports, Tonato a évoqué les actions suivantes : Désenclavement des zones de production et les localités rurales (construction et entretien de 12.600 km de routes en terre et pistes rurales) ; Aménagement, réhabilitation et construction du réseau routier ; Construction d’ouvrages spécifiques (échangeur de Vèdoko, Pont sur la rivière Djonou à Godomey, Poste VL à Houègbo et travaux de modernisation/réhabilitation à Diho et Grand Popo) ; Dynamisation du transport terrestre ; Renforcement du système de la sécurité routière ; Développement des infrastructures portuaires ; Renforcement des capacités des acteurs du sous-secteur maritime et portuaire ; Amélioration de la sécurité et la sûreté maritime ; Sécurisation du transport fluvio-lagunaire ; Développement des infrastructures de transport aérien ; et amélioration de la sécurité et la sûreté de l’aviation civile.
La réalisation de toutes ces priorités comme l’a dit le ministre Tonato, ne peut que faire des émules au sein des populations et booste le niveau de vie. Car dit le ministre, « la stratégie d’intervention du Ministère sera axée sur des actions d’Information, d’Education et de Communication (IEC) en vue d’un changement profond et durable de comportement des populations en faveur d’un cadre de vie sain. »
Mieux, le ministre a fait savoir que la quasi-totalité des ressources allouées au MCVT sont destinées à la réalisation des investissements nécessaires au développement du cadre vie et des transports. Autrement dit, tout est mis en œuvre pour répondre aux besoins des populations. Et les différentes actions en cours ou à mener entre dans cette dynamique. Toute chose qui justifie ce besoin de 359 568,374 millions FCFA pour le MCVT en 2025.
Le secteur du Cadre de vie et des Transports a une partition importante dans le renforcement de la croissance économique et l’amélioration du bien-être social du pays, par la mise en place d’un cadre de vie assaini et décent, avec un système de mobilité efficace qui promeut le développement durable.
Par ailleurs, dans la présentation, le ministre Tonato a aussi évoqué l’adoption une stratégie managériale, le plan d’action genre en cours d’élaboration, la stratégie d’intervention du Ministère qui sera axée sur des actions d’Information, d’Education et de Communication (IEC) et la politique de renforcement de la résilience du Bénin aux changements climatiques.
Quand Tonato affaire que : « la mesure des progrès en matière d’amélioration du cadre de vie se fera à travers une batterie consensuelle d’indicateurs du PAG 2021-2026 et de l’agenda 2030 relatif aux ODD en vue de rendre compte régulièrement des performances et d’apporter des mesures correctives en cas d’écarts des réalisations par rapport aux prévisions », on finit par comprendre qu’au regard des actions et autres priorités annoncées pour 2025, l’enveloppe budgétaire de 359 568,374 millions FCFA est plus que justifiée.