(5.954.438.000 FCFA et 7.190.000.000 FCFA respectivement pour les deux ministères)
C’est ce lundi 15 novembre 2021 que le passage des ministres et présidents d’institutions a démarré. Deux ministres ont été reçus par les députés membres des commissions budgétaires créés à cet effet à l’assemblée Nationale pour passer au peigne fin les différents axes retenus dans les projets du budgets gestion 2022 de leurs ministères après avoir fait évidemment le point de celui en cours d’exercice ; de 2021.
Tels des accusés à la barre des députés, ils se sont prêtés respectivement aux questionnements des députés comme à l’accoutumée. À la sortie de ces séances de travail qui ont duré plus de trois heures d’horloge, ils ont délivré des messages la presse parlementaire pour expliquer le bien-fondé de l’exercice et ensuite fait le point des dépenses au cours, et les différents axes, projets et programmes pour lesquels ils entendent dépenser les sous pour le compte de leurs ministères pour l’exercice 2022 .
Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’Etat chargé du développement et de la coordination de l’action du gouvernement.
« … Trois axes majeurs ont été retenus dans le cadre de l’élaboration du budget 2022. Il s’agit de la consolidation et la pérennisation des acquis du PAG 2016-2021 ; de l’accélération du développement économique et social du Bénin et du renforcement des fonctions principales du Ministère notamment la prospective, l’évaluation des politiques publiques et la coordination de l’action gouvernementale.
La mission du Ministère est d’impulser le développement économique et social, d’évaluer des politiques publiques et de coordonner l’action gouvernementale. »
Les directions et structures de coordination du ministère du MDC
Le Ministère comprend conformément à l’AOF, outre les structures de coordination, deux (2) directions centrales (DPAF et DSI), trois (03) directions générales (DGPD, DGEOCS et DGCS-ODD), huit (08) Directions Départementales du Développement (DDPD) et un (01) organisme sous-tutelle (CePED).
Concernant le personnel du ministère, il y a: 50% d’hommes et 50% de femmes dans la coordination du ministère et 69% de cadres (A et B) confirmant le Ministère dans ses fonctions de conception et de suivi des politiques et programmes de développement.
Au titre de la gestion 2021, les crédits ouverts pour l’exécution des trois (03) programmes du MDC s’élèvent, à 10.838.248.258 FCFA répartis comme suit : 5.025.378.000 FCFA de dépenses ordinaires et 5.812.870.258 FCFA de dépenses en capital dont 100 000 000 FCFA sur ressources intérieures et 5.712.870.000 FCFA sur ressources extérieures.
Rappel du budget 2021 par programme budgétaire, trois programmes au total : 015 : Pilotage et soutien aux services du MDc, 016 : Orientation du développement et 017 ; Financement du Développement et suivi évaluation.
Dépenses au 30 septembre 2021 du ministère
Au 30 septembre 2021, le Ministère a réalisé globalement un niveau d’exécution physique de 65,63% pour un taux d’exécution financière, base engagement de 85,61% et base ordonnancement est de 61,83%. Il se dégage par rapport à la même période en 2020, des améliorations de 12,63 et 35,86 points de pourcentage en termes d’exécution physique et financière (base engagement), Cette performance a été portée par d’importantes réalisations en cohérence avec les priorités du Ministère.
Que retenir du budget gestion 2022 du MDC?
Au titre de la gestion 2022, les prévisions de dépenses du Ministère s’établissent à 5.954.438.000 FCFA, réparti comme suit : 4.292.438.000 FCFA de dépenses ordinaires et 1.662.000.000 FCFA de dépenses en capital soit 28% du budget total. Par rapport à 2021, le budget du Ministère a connu une baisse de 45 % en raison de la diminution des dépenses de fonctionnement de 15% et des dépenses en capital de 71 %. Ceci est lié à l’arrivée à échéance de la majorité des projets du portefeuille (PARASEP, PAGIPG, PCM-BONOU) et le transfèrement de certaines structures (INStaD, Ex INSAE, DGFD et SWEDD).
L’état récapitulatif des crédits par programme en 2022 permet de constater une hausse de 7% des crédits du programme 015, une baisse de 35% des crédits du programme 016 par rapport à 2021 et la suppression du programme 017 pour les raisons évoquées plus haut.
Le cadre de performance des programmes prévoit au total douze (12) indicateurs de performance, soit sept (07) pour le programme 015 et cinq (05) pour le programme 016.
Le portefeuille PIP en 2021 comprend 04 projets dont 03 projets clôturant en 2021.
Les dépenses en capital financent les deux projets prioritaires du Ministère notamment le Projet d’Etudes Prospectives et Renforcement du Cadre de Planification (PERCP) et le Projet des Moyens de Subsistance Durable (PMSD). Le PERCP est un nouveau projet du Ministère qui permettra de réaliser toutes les études de base, de prospective et d’évaluation du cadre national de la planification, d’organiser les consultations et d’échanges nécessaires à la formulation de la prochaine vision prospective post 2025 ainsi que les actions de mise en place d’un cadre de planification et d’évaluation du développement efficace, cohérent et harmonieux.
La seule recommandation formulée par la Représentation Nationale lors de l’examen du budget 2021 est d’accélérer la mise en œuvre du projet SWEDD financé par la Banque Mondiale. Plusieurs chantiers ont été lancés dont essentiellement la restructuration de l’équipe du projet ; le changement de la coordonnatrice et la finalisation des négociations avec les ONG présélectionnées partenaires de mise en œuvre du projet sur le terrain. Il convient de préciser que le projet SWEDD a été transféré au Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance.
Comme exécution physique et financière du PTA, gestion 2021 au 30 septembre assez satisfaisant.
Le MDC a une nouvelle mission phare qui est de coordonner l’action du gouvernement.
Ce budget présenté à la Représentation Nationale reflète les ambitions affichées entrant dans le cadre de cette nouvelle mission ;
Ce qui donnera lieu à une intervention publique plus efficace au service de l’amélioration des conditions de vie des populations.
Adidjatou Mathys, Ministre du travail et de la fonction publique
« Je viens de défendre le projet de budget 2022 du ministère du travail et de la fonction publique qui s’établit à 7 milliards 190 millions Fcfa environ contre 7 milliards 228 millions Fcfa environ en 2021 soit une légère baisse de 0,54%. Le projet comporte en grande partie les dépenses ordinaires et les dépenses en capital. Pour l’année 2022, nous allons poursuivre l’exécution de nos projets notamment le projet de renforcement des capacités du ministère et le projet d’appui à la réforme de l’administration publique et sa modernisation. Mais pour compter de 2022, nous allons ajouter un troisième projet, un vaste projet que nous proposons au Programme d’actions du gouvernement (PAG 2) qui, s’il était retenu, va rationnaliser la gestion des ressources humaines de l’Etat depuis le recrutement jusqu’à la paie. Ce sera un grand projet qui permettra de nous doter de grands outils de travail de dernière génération. Ce que nous faisons jusque-là, c’est avec le personnel du ministère et les informaticiens. Nous avons besoin de pérenniser cela dans ce nouveau grand projet qui sera partiellement financé par l’Union Européenne. Au titre de l’année 2022, nous allons donc poursuivre les réformes que nous avons engagée jusque-là à savoir : la dématérialisation des procédures notamment en ce qui concerne la gestion des actes de carrière des agents de l’Etat, la dématérialisation du processus de mise à la retraite pour permettre au retraité de bénéficier de sa pension, le premier mois qui suit celui de son admission à la retraite. Le Chef de l’Etat en fait vraiment un point d’honneur et nous travaillons nous-mêmes énormément là-dessus. Il est question de déconcentrer la plateforme de gestion des ressources humaines que nous avons au niveau du ministère. Nous avons déjà déconcentré cette plateforme au niveau de cinq ministères. En 2022, nous allons poursuivre l’installation de ces plateformes au niveau des autres ministères et au niveau des institutions de la République (…)
Quelques préoccupations des députés
(…) Au niveau des députés, il y a eu plusieurs préoccupations. Il y a d’abord la préoccupation relative à la pyramide actuelle du personnel de la fonction publique. C’est une pyramide inversée où on constate qu’il y a aujourd’hui plus de cadres que de personnel d’exécution et de personnel d’application. J’ai essayé d’expliquer qu’entre autres, c’est surtout les formations tous azimuts qui ne respectent aucune norme qui justifient cet état de choses. Avec l’adoption très prochaine du document de politique de la formation continue des agents de l’Etat, cette situation va s’inverser au fur et à mesure. Ensuite, ils ont posé le problème des pensions au niveau de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) afin que la CNSS suive le rythme de l’administration centrale. J’ai répondu que la CNSS est à pied d’œuvre avec l’informatisation, le projet de mise à jour des dossiers des employeurs et des employés et que d’ici à trois mois au maximum, la même tendance va s’observer au niveau de la CNSS. Le problème des aspirants a préoccupé les députés. J’ai essayé de répondre que l’Etat n’a pas assez de moyens pour faire face aux besoins de l’éducation de nos enfants. Nous disons »tous les enfants à l’école » et le gouvernement a trouvé le moyen pour recruter les enseignants même si ce n’est pas le recrutement dans la fonction publique et fait ce qu’il peut pour que l’école puisse tourner. Il y aura bientôt un bilan au niveau de la gestion des aspirants pour l’améliorer. Il y a aussi eu des préoccupations relatives aux Objectifs pour le Développement Durable (ODD). Quelles dispositions nous prenons pour l’atteinte des ODD pour qu’à l’échéance 2030, nous puissions réaliser les ODD numéro 8 relatifs concernant le travail et les ODD numéro 16 concernant l’accès équitable des populations aux institutions de la République. Nous leur avons parlé le travail que nous sommes en train de faire… »
Propos recueillis et transcrits par Ernest F. Latoundji