La Présidentielle des élections générales de 2026 promet d’être très palpitante. Les ambitions jugées prématurées dans le camp des partis au pouvoir annoncent les couleurs d’un cafouillage qui ne profitera qu’à l’opposition si celle-ci parvient à réussir le plus important, rester unie.
Alors que Éric Houndété, de par son expérience, son sérieux et son calme, est pressenti pour répondre à l’équation de l’union au sein du plus grand parti de l’opposition, LD (Les Démocrates), certaines indiscrétions font état de ce que le président d’honneur du parti continue de le taxer d’être trop pacifique avec Patrice Talon et pourrait le rassurer quant à une retraite paisible en cas d’alternance. Une situation qui ne garantit pas au président des Démocrates l’assurance d’être désigné candidat. Autrement dit, si Boni Yayi a une autre option que Éric Houndété, il préférera le sacrifier. Et dans le cas où ces considérations pour le moins partisanes en arrivent à avaler les chances de Houndété, les plus légitimes, Réckya Madougou et Komi Koutché devraient être là pour sauver la barque LD.
Seulement que leur destin présidentiel dépend malheureusement du bon vouloir du président Talon. En dehors donc de ces deux, il n’y a plus rien actuellement dans l’opposition pour rassurer Boni Yayi dont le destin après 2016 se résume à la proie de la trahison. Tous ses anciens lieutenants ont tous, du fait du choix à polémique de Lionel Zinsou, décidé de s’offrir à l’adversaire devenu président. Il y en a même qui y ont trouvé des goûts de vertu en se dédiant totalement corps et âme à Patrice Talon. Aujourd’hui que les événements ont fait de Yayi la coqueluche, le messie, la solution pour faire oublier aux Béninois le « cauchemar » Rupture, qui mieux que le propre sang de Yayi pour rassurer ses sympathisants ?
C’est cette réflexion qui semblait échapper à l’analyse de certains. Chabi Yayi, le politicien de la fratrie Yayi n’étant pas en âge de chausser les crampons pour le sprint décisif, c’est le visage du fils aîné de l’ancien président, qui vient à l’écran.
Olawolé Nasser Yayi, dont le nom n’a pas eu la mauvaise fortune d’être traîné par terre et dont le passage à la présidence aux côtés de son père a laissé de bonnes traces, pourrait bien motiver l’adhésion de tous ceux-là qui veulent prendre leur revanche pour Yayi. Il deviendra du coup un candidat potentiel capable de relier des voix du nord (côté papa) au sud (côté maman). Les derniers résultats du parti LD ayant montré leur puissance dans tout le pays, Olawolé Nasser Yayi pourrait être une option très sérieuse pour déranger le camp Talon si celui-ci ne trouve pas en lui les ressources suffisantes pour se choisir un seul candidat contre l’opposition.
Peut-être que cette idée trotte déjà dans la moitié gauche du cerveau du président Yayi, dont le nom demeure l’unique vrai cauchemar de la Rupture.
Aboubakar TAKOU