Dans sa quête de promouvoir activement les filières agricoles et de dynamiser l’investissement privé, le gouvernement béninois a créé le Fonds national de Développement agricole (FNDA).
Cette initiative vise à faciliter l’accès au financement, encourager l’investissement privé, et ainsi maximiser le potentiel agricole national, tout en améliorant les revenus agricoles et en renforçant la sécurité alimentaire. Dans ce sens, il a pris des mesures incitatives qui ont conduit à 396 engagements du FNDA, totalisant 16.944.226.301 FCFA, en faveur de 1541 promoteurs. Notamment, le guichet « accès aux services financiers » a pris 339 engagements représentant 14.600.306.301 FCFA pour soutenir 1484 projets sous forme de garanties, bonifications, ou refinancements. Ces initiatives ont également permis de lever un financement total de 61.059.267.638 FCFA auprès des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) et des banques partenaires du FNDA, sous la forme de crédits agricoles.
Toujours dans sa volonté constante d’améliorer l’accès au financement pour les exploitants et les petites et moyennes entreprises agricoles, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures lors du conseil des ministres du 6 décembre 2023.
Il s’agit d’une nouvelle mesure incitative qui vise à ramener le taux de refinancement du FNDA aux SFD méritants à 0% contre 2% jusque-là, pour la mise en place de crédits au profit des exploitants et MPME agricoles à un taux d’intérêt maximum de 12% l’an dégressif.
Selon le conseil, l’objectif principal de cette mesure est de renforcer le dispositif opérationnel sur le terrain, favorisant une intervention plus marquée dans les zones où les SFD n’ont actuellement pas une couverture adéquate. Elle vise également à améliorer la qualité de service et le suivi des crédits agricoles octroyés. Ce soutien prévu sur 24 mois, s’inscrit dans un Programme Spécial d’Insertion dans l’Emploi (PSIE-Agricole), avec l’État prenant en charge 75% des charges salariales la première année et 50% la deuxième, les SFD assumant le reste.
Cette mesure qui vise à alléger le fardeau financier des promoteurs agricoles, prévoit la rétrocession des intérêts de 2% l’an, remboursés après le remboursement du refinancement du FNDA. Elle devrait susciter un plus grand intérêt des SFD pour le mécanisme, avec des conditions d’éligibilité basées sur un niveau de tirage de la ligne de refinancement supérieur ou égal à 70%, et un taux de remboursement de 100%.
Cette décision prise en conseil des ministres vise à renforcer les mesures incitatives par un mécanisme allégé et attractif. Cela va contribuer à la réduction de la pauvreté en levant les difficultés qui limitent encore le bénéfice des facilités offertes. De façon spécifique, cette décision va répondre au faible engagement dans la mise en œuvre du mécanisme de financement institué par le FNDA, conséquence de la non-maîtrise des chaînes de valeurs agricoles par certaines institutions financières ; à l’inéligibilité de la garantie proposée par le FNDA par rapport au dispositif prudentiel en vigueur au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine et aux difficultés des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans leur majorité, à répondre aux conditions de crédit des banques (qualité des dossiers, garanties complémentaires et contrepartie financière, etc.).
Vignon Justin ADANDE