La journée d’hier a été le jeudi noir du code électoral béninois, au parlement de la Cedeao. Et pour cause, le député sénégalais Guy Marius Sagna, qui semblait être en mission pour l’opposition au régime de président Patrice Talon, a, de manière plus ou moins élitiste éventrée le code électoral voté par le parlement béninois et promulgué par le chef de l’État Patrice Talon.
Un exercice d’autant plus difficile pour le député sénégalais qu’il ne maîtrisait pas bien son sujet puisqu’il confondait les règles pour l’élection des députés à celles du président de la république. Ce qui rend claire sa mission : dénoncer pour dénoncer et surtout faire passer à la face du monde que le code électoral en vigueur en république du Bénin est crisogène et ne répond à aucune norme démocratique. Toute chose défendable si la mouvance présidentielle béninoise avait la fortune de compter un ou deux députés au sein de ce parlement sous-régional.
Car en dehors du député de l’opposition Abdel Kamel Ouassangari du LD qui avait enfoncé le clou quelques minutes avant son collègue du Sénégal, ceux du Br, de l’Up-R qui avaient pourtant voté ce code électoral, ont brillé par leur silence complice et coupable devant l’histoire. Il s’agit en effet, des députés Issa Salifou, Cécile Ahoumenou, Jérémie Adomahou de l’UP le Renouveau et de Nassirou Bako Arifari du Bloc Républicain. Tous ont choisi de trahir le président Talon et le peuple béninois en choisissant de se taire devant l’unique occasion qu’ils avaient de défendre l’intelligence béninoise. On se demande maintenant ce qu’ils viendront dire à leur leader Patrice Talon. Qu’ils n’étaient pas dans la salle ? Ou qu’ils avaient tous mal à la gorge au point de ne pouvoir piper mot face à cette humiliation nationale ?
S’il est difficile voire impossible pour le président Talon de prendre une sanction exemplaire contre ces députés, il est tout de même un devoir de discipline de groupe que les partis prennent des dispositions punitives pour décourager ces genres de comportements à l’étranger. Ceci aidera à éviter que le comportement de ces messieurs suscite des vocations au sein de cette jeunesse déjà en proie à d’autres vilenies ancrées dans l’ADN de notre classe politique.
Mais il faut reconnaître que le comportement de ces députés fait regretter des valeurs parlementaires telles que Nazaire Sado, Nouhoum Bida, Rachidi Gbadamassi, Sèdami Mèdègan Fagla et les autres. Des députés qui ont laissé leur nom dans le livre d’or des débats parlementaires de cette institution. Ces messieurs et dames n’auraient jamais trahi leur conviction devant le monde entier pour quelque raison que ce soit.
Madame Ahoumenou, Issa Salifou, Arifari Bako et les autres ont à glisser quelque chose dans les oreilles du président Talon à leur retour au pays.
Aboubakar TAKOU