C’est beau d’être dans le beau rôle pour un niveau de conscience permettant de juger, parfois même sévèrement les propos de l’ancien ministre d’État chargé des finances de Boni Yayi.
Avant de se prononcer sur les propos de l’ancien ministre sur Lionel Zinsou, chacun doit d’abord essayer de faire un tour en arrière sur l’affaire Komi Koutché: comment est-il devenu aujourd’hui exilé.
À l’histoire, il faudra retenir que monsieur Komi Koutché a clamé et clame toujours être victime d’un procès politique dans une affaire montée de toute pièce pour l’écarter, et le mettre en prison.
De cette affaire, l’exilé n’a de cesse de dire que le cabinet qui a audité la gestion qu’on lui colle à la peau, ne l’avait jamais écouté. Ce qui est malheureusement vrai. Komi Koutché n’a jamais été écouté dans le cadre de cette exigence de contradiction qui confère à un travail d’audit son objectivité. Ce qui rend le rapport faux pour ne pas dire nul. Et c’est malheureusement ce rapport qu’on lui oppose et sur la base de laquelle, il a été jugé puis sévèrement condamné.
Qui peut donc accepter de revenir répondre de sa gestion dans un flou pareil où la sentence semble être connue d’avance ? Ne jugeons donc pas trop tôt Komi Koutché. À sa place, même rupturien, on aurait le même instinct de conservation pour fuir le danger.
Et même si la posture de monsieur Koutché lors de la présidentielle dernière, n’a pas plu à beaucoup d’entre nous, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle relève de l’injustice dont il est l’objet.
Or tout ceci découle de son franc soutien à un homme dont la candidature lui avait été imposée par l’ancien président Boni Yayi. Une candidature de Lionel Zinsou inconnu aux bataillons et qui ne pèse rien. Cependant, toute l’équipe de campagne s’était déployée à l’époque pour l’élection de ce candidat.
En temps normal, comme l’a su si bien notifier l’ancien ministre d’État, Zinsou devrait conduire l’opposition. Même la forme voulue par lui-même. Malheureusement, il a abandonné ses amis d’hier, lieutenants à ses côtés durant la présidentielle et c’est lui qu’on voit aujourd’hui dans la valise du président Patrice Talon pendant que ses compagnons d’infortune sont sur la braise de la Rupture.
Même si Komi Koutché était un dieu, il n’aurait pas pu sauter sur l’occasion et venir donner un baiser à Lionel Zinsou. Et aucun amour de l’art ne saurait non plus expliquer qu’il adoube les actions du président Talon pendant que ses compagnons sont soit en prison, soit en exil.
Mettons nous à la place du docteur Komi Koutché pour comprendre ses ressentis. C’est bien de jouer le rupturien en trouvant des mots pour condamner les propos de Koutché mais en simulant un instant être à sa place notre niveau de conscience change et on a même envie de dire plus que Komi Koutché.
On a le droit de soutenir les actions du chef de l’Etat. Son génie à changer les choses. Mais soyons aussi juste pour reconnaître à Komi Koutché sa position et la justesse de ses propos.
Aboubakar TAKOU
1 commentaire
Bien dire Mr Arnaud.