«On ne peut pas faire la politique avec le malheur des autres. Il faut respecter la mémoire de nos soldats »
Interpellé de toutes parts sur les réseaux sociaux à la suite de l’attaque terroriste qui a coûté la vie à plusieurs de nos soldats à Banikoara, dans la zone du Point Triple, le ministre conseiller à la Défense et à la Sécurité, Rachidi Gbadamassi, profondément attristé par la tragédie, a décidé de prendre la parole. Il a exprimé sa solidarité avec les familles des soldats tombés en défendant la patrie au péril de leur vie, tout en répondant aux députés du parti Les Démocrates qui ont jugé bon de soumettre une question orale au gouvernement, une démarche qu’il considère maladroite.
Pour le ministre Gbadamassi, alors que le pays est en deuil, ce n’est pas le moment de chercher à exploiter la douleur des familles à des fins politiques, en posant des questions qu’il juge non pertinentes. Après avoir rendu hommage aux soldats disparus, le ministre a souligné que cette attaque ne constitue pas un aveu de faiblesse. En effet, dans le passé, nos forces armées ont déjà repoussé à plusieurs reprises les attaques terroristes, ce qui témoigne de la préparation du Bénin à faire face à de telles situations. Bien que cette attaque soit tragique, des mesures sont d’ores et déjà mises en place pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise.
Le ministre a également critiqué certaines des questions soulevées par les députés des Démocrates, estimant qu’elles ne devraient pas être posées. Selon lui, la sécurité et la défense nationale ne doivent pas être débattues publiquement de manière irresponsable, car cela met en péril les stratégies de défense du pays. En tant qu’acteurs politiques, les députés devraient être conscients de cette réalité. Pour Gbadamassi, il est immoral d’utiliser la mort de nos soldats à des fins politiques. Il a notamment déploré l’insistance de certains députés à évoquer la présence de bases françaises au Bénin, un sujet que le gouvernement a toujours formellement démenti. Selon lui, ces prises de position semblent donner l’impression que certains travaillent contre l’intérêt national.
Le ministre a conclu en affirmant qu’il est inacceptable de faire de la politique sur le malheur des autres. Il a appelé les députés à respecter la mémoire des soldats tombés pour le pays, soulignant que toute la nation doit être unie dans le respect de leur sacrifice. Concernant les enfants des soldats décédés, qu’ils soient légitimes ou non, le ministre a précisé que des mesures ont été prises pour garantir leur prise en charge par l’État jusqu’à l’âge de 21 ans, afin que leurs familles soient soutenues et protégées
Arnaud KOUMONDJI
