Alors qu’il finissait la dernière étape de sa soutenance en Master 2 sur la même question, les questions de sécurité et de défense, le tout nouveau ministre conseiller à la Défense, Rachidi Gbadamassi vient d’être interpellé par ses anciens collègues du parlement.
A juste une semaine de sa soutenance, les députés LD ont choisi de le soumettre à une autre thèse aussi délicate et urgente. Ils lui posent les questions suivantes, concernant l’attaque meurtrière survenue au Point Triple :
1- Comment l’État-major des Forces armées béninoises, le ministre conseiller à la Défense et le ministre de la Défense expliquent-ils un tel carnage dans les rangs des soldats béninois, sur une ligne de front pourtant bien identifiée, eu égard à sa position stratégique et sensible ?
2- Comment est-il possible qu’une position militaire aussi stratégique que le « Point Triple » ait pu être neutralisée après plus de 8 heures de combat acharné, sans qu’aucun renfort ne puisse intervenir en soutien aux soldats en difficulté ? Existe-t-il une véritable solidarité et coordination entre les différentes unités déployées sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme ?
3- Qui sont les membres de l’unité militaire positionnée dans cette zone sensible du « Point Triple » ? Pourriez-vous fournir les informations suivantes : noms, prénoms, grades et ancienneté de chaque membre de cette unité tragiquement décimée par les terroristes ?
4- Où sont déployés les équipements militaires modernes de dernière génération dont le Bénin s’est doté ces dernières années, et comment ces équipements ont-ils été utilisés lors de cette attaque ?
5- Quel bilan peut-on dresser de la présence des bases militaires françaises au Bénin face à cette attaque meurtrière ? Ne doit-on pas remettre en question l’efficacité de l’encadrement des « instructeurs » français, ainsi que l’ensemble du système de renseignements béninois ?
6- Combien d’agents des forces de sécurité et de défense ont été effectivement tués lors de cette attaque ?
7- Quel est le bilan concernant la nature et la sensibilité des matériels militaires emportés par les terroristes lors de cette attaque ?
8- La stratégie de défense mise en place par le gouvernement, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, ne mérite-t-elle pas un réexamen, au regard des failles constatées durant cette attaque ?
9- L’accord de coopération militaire récemment signé avec la France est-il suffisant et pertinent pour venir à bout de la menace terroriste qui pèse sur notre pays ?
10- Quelles sont les mesures de riposte envisagées face à cette attaque, qui représente un affront au peuple béninois, et plus particulièrement à son armée ?
En vertu des dispositions de l’article 110 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, et conformément aux alinéas correspondants, le gouvernement est invité à répondre à ces questions.
Plus grand est le pouvoir, plus grande est la responsabilité, disait Peter Parker dans le film culte Spider-Man. Le ministre conseiller Gbadamassi devra sans doute se rendre à l’Assemblée nationale pour une thèse grandeur nature. Mais, pour un homme qui connaît bien les pratiques parlementaires ainsi que les questions de défense et de sécurité, le député honoraire serait déjà au laboratoire.
Aboubakar TAKOU