(Voilà ce à quoi on pourrait s’attendre)
Rien d’étonnant quand un président en exercice rencontre le président de la Cour constitutionnelle de son pays. Mais quand on sait pour les liens qui unissent Patrice Talon et Joseph Djogbénou, ce cachet officiel et spécial donné à cette rencontre, doit nous intéresser et nous faire réfléchir.
Ami de Talon dont il est d’ailleurs l’avocat aux heures braises des affaires dites d’empoisonnement, Joseph Djogbénou a été le premier homme à qui Talon président fit confiance pour lui confier le département le plus sensible, celui de la justice à sa prise du pouvoir. Puis il lui renouvelle cette confiance en lui confiance la plus haute juridiction du pays en l’occurrence la Cour constitutionnelle.
Dès lors, personne ne se doute que ces deux hommes s’appellent tous les matins et peut-être même tous les soirs comme ils se voient quand ils le veulent à l’abri de tout regard.
Pourquoi donc cette rencontre du Palais où on sait que rien en dehors du protocole classique, ne filtrera de leurs échanges ?
À première vue, on peut supposer que quelque chose se prépare et qu’on nous dira sous peu, qu’elle était au cœur de la dernière rencontre Talon-Djogbénou. Mais quoi alors ?
Ne pouvant donc entrer dans le secret des dieux, il nous est cependant facile de supputer tout en étant très proche de la réalité.
Soit dans un premier temps, le président Talon rêve d’une nouvelle révision de la constitution pour rafistoler notre Bible nationale au goût de ses projets à venir. Par exemple, opter pour un dauphinat de compromis en accédant aux pressions françaises dont le président sera le 27 prochain à Cotonou; pour permettre à Lionel Zinsou d’être candidat en 2026.
Quand on sait que malgré sa taille (environ 2 mètres), Patrice Talon avait pu l’enrôler dans sa valise de Paris à Cotonou, nul doute que tout est permis avec le très malin et très futé Patrice Talon. Et pour cela, il va falloir qu’il associe le président de la Cour constitutionnelle à son projet.
Sous un autre angle, on pourrait penser aussi au sort de Joseph Djogbénou lui-même dont la presse nationale a évoqué la possibilité de se porter candidat en 2026.
Alors qu’on sait que son mandat prend fin dans le premier trimestre de l’année prochaine où il devra dans l’ordre normal des choses être reconduit ou libéré s’il doit être candidat, il est évident que cela puisse prendre un cachet officiel à travers cette rencontre du Palais du genre à faire inscrire que les deux hommes s’étaient rencontrés dans ce cadre-là.
Toute chose plausible tant cela est évident qu’en matière d’assurance sur une vie paisible après le pouvoir tout en voyant les choses évoluer dans le même registre qu’il a taillé, nul n’est mieux indiqué que Djogbénou pour Patrice Talon pour le remplacer.
Mieux, toute la classe politique nationale, Up, Br, Prd, Moele-Bénin, Fcbe et même les militants des Démocrates seraient tous unanimes de revoir à la tête du pays, un politique de culture intellectuelle de référence.
Et quand on sait que Joseph Djogbénou est non seulement un homme de parole, une âme généreuse qui a le don de soi au profit des autres, sa candidature et ses chances ne font l’ombre d’un doute. Puisque de tous les potentiels candidats qui pourraient rêver du graal en 2026, il reste à ce jour, le plus en jambe pour fasciner l’électorat béninois.
Talon et lui ont pu bien se voir pour montrer aux Béninois qu’ils s’étaient rencontrés pour en parler. Comme ça peut bien être le contraire où le président Talon a déjà son dauphin et pour cela, contraindre, convaincre son ami et frère Joseph Djogbénou de boire la tasse de la continuité à la Cour constitutionnelle.
Pour dernier aspect, on pourrait aussi évoquer la boulimie du pouvoir du président Talon…