(Qui l’a même refilé à Talon ?)
Répondant aux questions de notre confrère Pierre Fortion de Rfi, le remplaçant de Aurelien Agbénonchi à la tête de la diplomatie béninoise s’est exprimé comme un vulgaire activiste des réseaux sociaux.
Ayant les yeux ailleurs que dans la diplomatie de l’heure, le jeune ministre Olushegun Bakari au lieu de tenir le discours diplomatique du moment, qualifie le coup d’Etat de kidnapping, de prise d’otage qui ne mérite pas plus qu’une force de libération de l’otage. En traitant aussi vulgairement ce qui préoccupe ses patrons de prise d’otage, le chef de la diplomatie béninoise qui croit porter la voix du président Talon, s’écarte gaillardement du minimum attendu de lui.
Quand une affaire aussi sérieuse occupe les efforts au plus haut niveau d’une institution régionale en l’occurrence la Cedeao, chaque ministre des affaires étrangères de cet espace devrait savoir raison garder pour ne pas débiter des ragots comme parlant en son nom propre tel un activiste des réseaux sociaux.
Il y a quelques jours, un autre zozo, le chef des armées du Nigeria, le général Christopher Musa, se disait prêt à aller déloger la junte au pouvoir à Niamey. Heureusement que la dernière version de son président, Bola Tinubu qui demande aux émissaires de la Cedeao de tout faire au profit d’un règlement amiable, montre à la face que ce militaire avait fumé une herbe de très mauvaise qualité.
Et si l’on peut accepter d’un militaire fut-il haut gradé de tenir un discours hors des normes diplomatiques en temps de conflit, on ne saurait le tolérer à un homme représentant la diplomatie d’un pays.
Olushegun Bakari ne mérite pas l’esprit du rôle qui est le sien à la tête de la diplomatie béninoise et on se demande même qui a pu pécher si grand contre le président Talon pour lui refiler ce jeune pour meubler le poste de Agbénonchi à son départ.
Pendant que la Cedeao perd les pédales, se cherche et s’efforce à trouver les options pour sa crédibilité dans cette conjoncture de prise de pouvoir par les militaires, la diplomatie, la vraie, se doit d’être seule à prendre le devant des choses et non l’arrogance juvénile dénudée de bon sens.
Olushegun Bakari devra apprendre à se taire si ce qu’il doit sortir de sa bouche ne peut qu’être que de l’essence pour attiser la flamme des tensions.
Nous sommes bien dans le cadre d’un coup d’Etat à Niamey.
Aboubakar TAKOU