Ce mercredi 31 janvier 2024, l’ancien premier ministre béninois, Lionel Zinsou interrogé par RFI dit n’avoir pas été surpris par cette décision des pays de l’AES, précisant que « c’est la conséquence d’une vraie crise avec l’institution ».
En effet il a déclaré à RFI que « La Cédéao veut faire respecter ses principes de droit, et les pays du Sahel tentent d’échapper à des sanctions qui ont des conséquences économiques et sociales importantes »
Aussi en termes de conséquences, Lionel Zinsou affirme que « quand le Mali, le Burkina Faso et le Niger auront quitté la Cédéao, des droits de douanes vont s’appliquer pour faire entrer leurs marchandises dans les pays membres de communauté économique. Cela risque donc d’être un petit peu plus difficile pour les entreprises de ces pays qui travaillent déjà dans toute la région, mais aussi pour attirer de nouveaux investisseurs»
Il y voit également le chemin périlleux qui s’annonce pour les pays de l’AES: « Les pays sahéliens sont des fournisseurs importants des pays côtiers, notamment en denrées animales. Les choses vont être aussi plus compliquées pour les services de transports et les ports, puisque les pays de l’AES sont enclavés. Or, ils ne peuvent pas évacuer leurs productions vers le Nord en traversant le désert algérien. En outre, il est impossible que ces pays s’isolent, car d’un bout à l’autre de la Cedeao, les échanges de population sont trop importants. Les éleveurs qui font de la transhumance vont continuer de passer à travers les frontières qui sont poreuses ».
Pour rappel l’AES, a donné les raisons de leurs retrait de la CEDEAO qui en premier les sanctions qui leur ont été imposées dans le cadre des efforts visant à inverser les coups d’État dans leurs pays et en deuxième l’éloignement de la CEDEAO de l’esprit panafricaniste et l’échec du bloc régional à endiguer l’insécurité et le terrorisme dans leurs pays.
De son côté, la CEDEAO s’est plainte de n’avoir pas été saisie formellement par les trois Etats, ajoutant qu’elle est prête pour une solution négociée. L’Union Africaine a, pour sa part, appelé au dialogue et à la préservation de l’unité de la CEDEAO.
Samiratou KASSOUMOU