Après l’adoption de la proposition de loi modifiant la Constitution le 15 novembre 2025, les députés du parti d’opposition Les Démocrates (LD) ont accusé leurs collègues d’avoir commis des fraudes en affirmant qu’ils leur avaient volé leurs votes. Lors d’une récente prise de parole publique, le député Assan Séibou, co-initiateur de la proposition de loi, a vivement réagi.
En réponse à la question de savoir si les voix des députés du parti Les Démocrates ont réellement été détournées pendant le vote de la proposition de loi au Parlement le 14-15 novembre 2025, le député Assan Séibou, membre de la majorité présidentielle et co-initiateur de la proposition, a affirmé qu’aucun vol n’avait eu lieu au Parlement. Lors d’une récente intervention télévisée, le député du parti Bloc Républicain a déclaré que le vote s’était déroulé en présence de tous les députés, qui avaient même quitté leur siège pour assister à toutes les étapes du processus. Selon ses dires, toutes les mesures nécessaires avaient été prises pour garantir un déroulement correct du vote. « Lors du décompte, la couleur de la carte est montrée. On a compté, c’est 109 votants. Jusque-là, il n’y a pas d’irrégularités. S’il y a irrégularité, est-ce qu’ils vont se taire ? Jusqu’à ce qu’on commence par décompter. On décompte jusqu’à la fin et c’est à la fin qu’on dit nous avons volé. Nous avons volé quoi ? Nous avons rampé pour rentrer dans les enveloppes et changer ce qu’il y a dedans ? Ça c’est des pleurnichements… « , a-t-il affirmé.
Dans son discours, Assan Séibou incite les députés LD à faire preuve d’introspection au lieu de chercher un bouc-émissaire à l’extérieur. Il souligne que ce bouc-émissaire se trouve en réalité parmi eux, au sein même de leur groupe. Il affirme que certains ont voté en étant convaincus que les changements apportés étaient bénéfiques. Cette position tranche avec celle de Kamel Ouassangari, député de l’opposition, qui affirme avoir été trahi. Selon lui, les 22 députés LD étaient solidaires jusqu’à la fin du vote, influencés notamment par une coupure de courant qu’il assimile à un « coup d’État Constitutionnel ».
Il faut rappeler que la proposition de révision constitutionnelle a été adoptée par 90 voix pour et 19 contre sur 109 députés. Portée par les députés Assan Seibou et Aké Natondé de la majorité présidentielle, cette réforme introduit un changement majeur dans l’architecture institutionnelle béninoise : la création d’un Sénat.
Jean De Dieu TRINNOU



