La surveillance de la façade maritime béninoise est désormais assurée de manière ininterrompue, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Ceci grâce à un système ultramoderne mis en place pour détecter tout mouvement suspect.
Ce dispositif avancé rend presque impossible aux criminels d’opérer dans les eaux territoriales du Bénin sans être détectés. Pour preuve, sous la coordination de la préfecture maritime en collaboration avec la marine nationale, ce système a d’ailleurs permis de neutraliser le remorqueur Spsl Udeme, échoué sur la plage de Fidjrossè. Ce que peu de personnes savent, c’est que le centre conjoint de commandement des opérations, fonctionnel depuis trois mois, est à l’origine de cette efficacité. Dirigé par le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, ce centre a été inauguré en 2018. « Nous travaillons en tandem avec la marine nationale. Lorsque nous détectons quelque chose, nous appelons la marine pour confirmer l’information avant d’agir », explique-t-il selon La Nation.
Il a exceptionnellement ouvert les portes du centre pour en expliquer le fonctionnement. « C’est un joyau et nous sommes le seul pays de la sous-région à en disposer. C’est une réalisation gouvernementale qui nous permet de surveiller efficacement notre façade maritime », a-t-il affirmé.
Ainsi, il est plus facile de surveiller toute la façade maritime en permanence, avec toutes les activités visibles à l’écran, qu’elles soient sur l’eau ou sur la côte.
On peut y observer les pêcheurs, les mouvements sur le littoral, et les navires en mer.
Les équipements du centre enregistrent en temps réel toutes les activités et permettent de les consulter ultérieurement. Ils détectent la superficie, la direction, la vitesse et le point d’impact. Des caméras fixes sont installées à Kraké et Hillacondji, surveillant les hangars et les parkings camions, tandis que des caméras équipées de radars détectent les mouvements suspects à Grand-Popo, Ouidah, Cotonou, et Sèmè Kraké.
L’atout majeur de ce centre est que tout le personnel est béninois, et les ressources formées au centre sont déployées dans d’autres unités pour des actions concertées en cas de crise. « Ce système est redondant. En cas de coupure à Cotonou, le relais de Grand-Popo peut prendre le relais et continuer la surveillance », explique le Contre-amiral Ahoyo. « Nous pouvons suivre les activités sur le terminal pétrolier de Sèmè jusqu’à la sortie des navires de nos eaux. » A-t-il affirmé.
Ce système est évolutif, permettant d’ajouter de nouveaux capteurs et de mettre régulièrement à jour les données. Il peut discriminer entre deux navires, contrairement aux anciens radars, permettant de détecter et d’intervenir en cas d’activité illicite.
Ce centre d’opération est hautement sécurisé, avec un accès restreint par des codes digitaux et une interdiction d’utiliser des téléphones portables à l’intérieur. Il fournit une situation réelle de la façade maritime, facilitant une réponse organisée en cas de nécessité. « C’est un outil de sécurité et de protection pour le port et les plages, avec des téléopérateurs bien formés et des capteurs de dernière génération », conclut le Contre-amiral Ahoyo.
Vignon Justin ADANDE