Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé bucco-dentaire se définit par l’absence de douleurs buccales ou faciales, de cancers buccaux ou pharyngés, d’infections ou de lésions, ainsi que de maladies parodontales. Elle doit être une composante essentielle de la lutte contre les maladies non transmissibles et incluse dans les programmes de couverture sanitaire universelle. Fort de ce constat, le gouvernement béninois a fait de la santé bucco-dentaire une priorité, en particulier pour les populations les plus vulnérables.
Une enquête de 2015 sur la prévalence des facteurs de risque des maladies non transmissibles au Bénin a révélé que seulement 1 % des personnes interrogées avaient consulté un chirurgien-dentiste au cours de l’année, tandis que 99,5 % ne se nettoyaient les dents qu’une seule fois par jour, fait savoir Dr Jean-Guy Adjalla, chirurgien-dentiste au Centre National Hospitalier Universitaire (CNHU) de Cotonou et point focal affection bucco-dentaire au Programme National de Lutte contre les Maladies Non Transmissibles (PNLMNT) du Ministère de la Santé. Face à cette situation préoccupante, le Ministère de la Santé, par le biais du PNLMNT, organise chaque année des tournées de dépistage et de soins bucco-dentaires gratuits.
Ainsi, en 2023, des campagnes de sensibilisation menées à Bantè, Savalou, Koulékanmey, Toviklin, Pobè et Kétou ont permis de diagnostiquer 55,83 % de cas de caries dentaires sur 523 patients consultés. En 2024, dans les communes de Nikki, Pèrèrè, Allada, Toffo, Avrankou et Adjarra, 45,19 % des 447 patients examinés souffraient de caries dentaires.
Dr Jean-Guy Adjalla a souligné que ces chiffres témoignent des difficultés d’accès aux soins bucco-dentaires, en particulier pour les populations défavorisées. Toutefois, les maladies bucco-dentaires touchent toutes les couches sociales, aussi bien en milieu rural qu’urbain.
Les causes des maladies bucco-dentaires
Trois principaux facteurs favorisent la carie dentaire : la nature de la dent elle-même, la présence de bactéries et une alimentation riche en sucre. Les bactéries transforment le sucre en acide lactique, qui attaque progressivement l’émail dentaire.
On distingue plusieurs degrés de carie : le premier degré, l’atteinte de l’émail (asymptomatique) ; le deuxième degré l’atteinte de la dentine, provoquant des douleurs au chaud et au froid et le troisième degré : atteinte de la pulpe dentaire, pouvant entraîner des complications graves (gangrène pulpaire, cellulite, ostéite).
Outre les caries, les maladies parodontales constituent une autre menace pour la santé bucco-dentaire. Elles affectent les tissus de soutien des dents : la gingivopathie touche les gencives, tandis que la parodontite endommage l’os alvéolaire. L’accumulation de plaque dentaire et de tartre en est la principale cause, d’où l’importance du détartrage régulier.
L’importance de la prévention
Pour préserver une bonne santé bucco-dentaire, Dr Jean-Guy Adjalla recommande : le brossage des dents après chaque repas, la réduction de la consommation de sucre et des visites régulières chez le dentiste. Car ‘’une carie dentaire détectée tôt est plus facile à traiter. Plus on tarde, plus les soins deviennent complexes, pouvant aller jusqu’à l’extraction de la dent », a-t-il averti. De ce fait, la prévention reste la meilleure stratégie pour lutter contre les affections bucco-dentaires et améliorer la santé bucco-dentaire des populations béninoises.
Notons que l’état des soins bucco-dentaires au Bénin a été au centre des discussions lors du premier « Rendez-vous du Remapsen », organisé le mercredi 19 mars 2025 par la section béninoise du Réseau des Médias Africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement. Cet événement s’est tenu en marge de la Journée mondiale de la santé bucco-dentaire, célébrée chaque année le 20 mars. Et a eu pour inviter, le Dr Jean-Guy Adjalla, chirurgien-dentiste au Centre National Hospitalier Universitaire (CNHU) de Cotonou et point focal affection bucco-dentaire au Programme National de Lutte contre les Maladies Non Transmissibles (PNLMNT) du Ministère de la Santé.
Gloria AKOAKOU