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Société

Steve Amoussou (Frère Hounvi) obtient justice à la Criet : Ses ravisseurs jugés et condamnés durement

(Ouanilo Medegan Fagla relaxé purement et simplement)

Ouanilo Medegan Fagla, directeur général du Centre national d’investigations Numériques (CNIN), Géraud Gbaguidi, de l’équipe de manager de l’artiste Vano Baby et Jimmy Gandaho, étaient ce mardi devant les juges de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), car poursuivis pour « arrestation illégale » de Steve Amoussou le 12 Août dernier à Lomé.

Le procès des personnes impliquées dans l’arrestation de Steve Amoussou alias Frère Hounvi ce mardi 03 septembre 2024 à la Criet a pris fin vers 21h56 avec à la clé des condamnations et la relaxe. Ainsi, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi (Jojo) sont condamnés à 24 mois d’emprisonnement dont 12 mois ferme, avec une somme de 05 millions à payer à Steve Amoussou pour dommage et intérêts. Quant à la troisième personne entendue dans ce dossier, Ouanilo Medegan Fagla, c’est la relaxe pure et simple parce que les éléments ne sont pas suffisants pour le placer sur les lieux de l’opération à Lomé.

Ce sont les trois personnes citées par le procureur du Tribunal de grande instance de Lomé dans son communiqué. Dans ce dossier à la Criet, c’est Steve Amoussou qui s’est constitué comme partie civile contre ses ravisseurs. Selon le Procureur Spécial près la CRIET, « Madame la Présidente, le Ministère Public poursuit les prévenus devant votre Cour pour des faits « d’arrestation illégale de personnes « … J’ai lu dans le communiqué de mon homologue Togolais que le Directeur Général du CNIN M. Ouanilo MEDEGAN FAGLA est cité dans le dossier. J’ai donc instruit que le dossier soit dessaisi des mains de la DLC (Direction de la Lutte contre la Cybercriminalité) pour la DPJ (Direction de la Police Judiciaire) afin d’éviter les conflits d’intérêts ». En d’autres termes, cette infraction est « délictuelle » et non « criminelle », car il n’y a eu ni séquestration, ni détention arbitraire.

En effet, dans ses propos, Steve Amoussou dit avoir reconnu Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, mais n’a pas pu identifier M. Ouanilo MEDEGAN FAGLA parmi les personnes qui l’ont arrêté. Une déclaration renforcée par Jimmy GANDAHO en ces termes : Je veux marteler que M. Ouanilo MEDEGAN FAGLA n’a jamais été avec nous ». Autrement dit, l’implication de Ouanilo MEDEGAN FAGLA dans l’opération n’est avérée. C’est pourquoi au motif de ce qu’il n’a pas participé à cette opération d’enlèvement, le procureur spécial Mario Mètonou a dans sa réquisition, requis la relaxe au bénéfice du doute du directeur du CNIN Ouanilo Mèdegan Fagla. Ce qui donnera lieu après délibération par la Cour, à sa relaxe pure et simple et à la condamnation de Géraud Gbaguidi et Jimmy Gandaho.

Des éléments qui innocentent Ouanilo Mèdegan Fagla

Au procès de ce mardi, tout semble disculper la présence de Ouanilo Mèdegan Fagla dans cette opération d’enlèvement. D’abord, Steve Amoussou a déclaré : « J’ai ressenti le besoin d’aller prendre quelque chose. Je suis descendu et c’est là où 04 personnes s’approchent de moi et engagent une conversation. Le temps entre la discussion et mon introduction dans le fourgon de couleur noire est de 20 à 25 minutes. J’ai pu identifier M. Jimmy GANDAHO et M. Géraud GBAGUIDI. Les 02 autres étaient cagoulés. Je n’ai pas pu identifier M. Ouanilo MEDEGAN FAGLA. La vons dans laquelle la scène s’est produite est éclairée. J’étais brutalisé, mais la population suivait la scène de loin. Je ne peux pas dire exactement l’heure à laquelle la scène s’est produite. »

Mieux, dans la version des faits de Jimmy GANDAHO, cela a été aussi clair. « Je suis un coach en MMA. Fin Juillet 2024, j’ai été contacté par M. AYI MARCELLIN qui vit en Indonésie. Il m’a demandé de me rendre à Lomé et de tout faire pour retrouver le nommé Steve Amoussou qui lui doit 10 millions FCFA pour une prestation qu’il n’a pas exécutée. M. AYI MARCELLIN m’a envoyé la photo et m’a indiqué le domicile de Steve AMOUSSOU. Je me suis rendu à Adidogomè le lundi 12 Août 2024 avec Géraud GBAGUIDI (Jojo) et deux autres petits du quartier. Nous avons aperçu Steve AMOUSSOU et nous nous sommes rapprochés de lui afin de lui dire que M. AYI MARCELLIN qu’il a escroqué voulait lui parler. Steve AMOUSSOU a refusé de discuter avec Marcellin. Et c’est à ce moment qu’il cria au secours. Nous, on a eu peur et dans la foulée, nous avons embarqué. Je ne peux pas décrire exactement comment Steve AMOUSSOU s’est retrouvé dans ma voiture 4 Runner. La situation était confuse. Steve AMOUSSOU a bu beaucoup de Sodabi. Je veux marteler que M. Ouanilo MEDEGAN FAGLA n’a jamais été avec nous ».

Entre autres propos du concerné Ouanilo MEDEGAN FAGLA, qui prouvent son éloignement, il dit : « Quand j’ai reçu l’appel de M. GANDAHO pour la troisième fois, il était déjà au Bénin. Quand j’ai entendu le mot « escroquerie », j’ai demandé si la personne avec lui était béninoise. Il a dit oui et, compte tenu du poste que j’occupe, je lui ai conseillé de le diriger vers l’OCRC. Voilà des éléments qui militent pour le verdict rendu en sa faveur.

Justice rendue à Steve Amoussou

Constitué partie civile dans le procès de ce mardi à la Criet, Steve Amoussou a obtenu justice avec la condamnation de ses ravisseurs du côté de Lomé à savoir : Géraud Gbaguidi et Jimmy Gandaho condamnés à 24 mois de prison dont 12 fermes et 12 assortis de sursis. Par contre, c’est la relaxe pure et simple pour Ouanilo Médégan Fagla au motif que les éléments ne sont pas suffisants pour le placer sur les lieux de l’opération à Lomé. Les propos de Steve Amoussou, Géraud Gbaguidi et Jimmy Gandaho renforcent ce verdict pour Ouanilo Médégan Fagla.

Ce qui démontre l’indépendance de la justice béninoise, car l’enlèvement de Steve Amoussou s’est fait dans le cadre d’une affaire de soupçon d’escroquerie portant sur la somme de 10 millions de francs Cfa selon Jimmy GANDAHO. Et ce procès différent de celui du 07 octobre prochain a donné l’occasion à Steve Amoussou d’intenter une action en justice contre ses ravisseurs pour enlèvement et surtout de les voir condamnés.

En temps normal, pour être sa première victime à travers ses chroniques, le président Patrice Talon devrait se réjouir de la situation actuelle de Steve Amoussou alias Frère Hounvi. Mais cela n’a pas été le cas, car il a laissé libre cours à la justice de jouer son rôle et surtout a permis à son bourreau Steve Amoussou d’intenter une action en justice contre ses ravisseurs qu’il a gagnée.

Sinon, si c’était quelqu’un d’autre, il n’allait pas permettre l’ouverture de ce procès de son bourreau dont il serait en train de se réjouir de le voir derrière les barreaux. Il œuvrerait pour le durcissement de ses conditions carcérales pour une vengeance. Mais, ici, cela n’a pas été le cas, on a donné la chance à Steve Amoussou de se défendre comme tout Béninois, et même de porter plainte contre ses ravisseurs cités par le procureur de Lomé.

C’est cela le silence de Talon, qui n’aime pas le bruit comme d’autres toujours prêts à opiner sur tout. Au total, le verdict de ce procès en dit long sur le silence de Talon. Laisser la justice faire son travail.

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