ZÉHÈ S’AGITE INUTILEMENT
(Dah Kini Dégbé n’est pas un roi qu’on peut démettre. Car les Dah sont à vie)
Dah Kini Dégbé Gandaho, à l’état civil Thierry Gandaho, n’est pas un roi élu ou désigné susceptible d’être démis un jour ou pouvant subir un coup d’Etat. C’est un Dah Gandaho choisi par les ancêtres, les divinités et le Fâ. Il le reste donc à vie. Il n’appartient pas à un mortel, un roi de le démettre ou de le suspendre de ses charges.
Le roi Zéhè aurait été plus intelligent qu’il se serait arrêté au titre de premier ministre qu’il lui a donné. Mais en qualité de Dah des Gandaho, c’est à lui que revient exclusivement de gérer les affaires de sa lignée. Il ne revenait donc pas au roi Zéhè de venir introniser le chef du couvent des Guèlèdè qui du reste est une divinité appartenant aux Gandaho depuis des temps immémoriaux.
C’est bien dans ses droits et attributs que Dah Kini Dégbé, Thierry Gandaho, a intronisé Adrien Gandaho, Galagbo, chef suprême du couvent Yami. Et c’est pourquoi Thierry Gandaho pour rester collé à la logique républicaine, a saisi le tribunal d’Abomey pour connaître de la situation quand les agitations sur fond de parti pris ont commencé.
Vouloir de Dah Kini Dégbé qu’il retire sa plainte n’était pas impossible. Il suffisait juste de le lui demander en lui promettant de faire dorénavant les choses à l’endroit.
Mais comme Zéhè aime la pagaille et croit que tout devrait se faire dans l’indiscipline, le désordre et l’anarchie, il a préféré jouer à ses humeurs : dire qu’il suspend un Dah de ses charges tout en lui donnant un ultimatum de 48 heures pour retirer sa plainte.
Tout le monde comprend maintenant l’objectif visé par Zéhè. Ne voulant pas subir la honte devant les tribunaux, il souhaite juste voir Dah Kini Dégbé retirer sa plainte. Mais au lieu de convoquer son premier ministre pour lui faire la requête, il révèle son côté que tout le monde lui reproche en se la jouant bêtement et inutilement musclé.
Descendu expressément de Paris pour reprendre les choses en main, Thierry Gandaho a préféré la voie de la sagesse. Il n’a pas voulu placer un mot dans ce qui se dit. Certains silences sont plus grands que la parole.
Affaire à suivre donc !
Aboubakar TAKOU