(Voilà pourquoi le président devra entretenir le spectre du 3ème s’il veut finir en beauté)
Les Africains ne sont pas sérieux. Ils ne craignent que le pouvoir qui a tout son potentiel pour les conduire ou asservir. À peine amorçons nous la deuxième moitié du dernier mandat du président Talon que certains le voient déjà finissant au point de lui montrer leur vrai visage.
Un collaborateur qui ne pouvait jamais contester les directives du gouvernement et par conséquent de son chef, vient de cracher presque à la face du ministre Koupaki, responsable de l’élaboration des Attribution, Organisation et fonctionnement (Aof), celui qu’il lui a envoyé pour application.
Surpris par cette réaction de son collaborateur, Pascal Koupaki a simplement saisi leur chef à eux tous du comportement de ce collègue. En réponse, le président Talon qui a la patience sereine, a remis le ministre à sa place en lui démontrant que c’est lui l’élu du peuple, le président de la République qui définit la politique gouvernementale. La prérogative dévolue à son collaborateur Koupaki ne saurait souffrir d’aucune contestation de la part d’un autre membre du gouvernement.
À l’analyse, rien ne pouvait expliquer cette attitude du ministre en question si ce n’est la foi du « Patrice Talon c’est fini ». Ce n’est pas pour rien que Macky Sall du Sénégal continue toujours d’entretenir le flou sur son envie ou non de tenter un 3ème mandat. C’est à cette seule condition qu’il continuera de maintenir la troupe au travail dans le respect requis.
Le président Talon fait donc une grosse erreur en affichant son engagement à partir en 2026. N’ayant pas permis à ses collaborateurs de disposer des ressources mises à leur disposition à leur guise, il devrait savoir que ce petit monde-là ne le tient guère en admiration sauf de craindre sa colère et sa puissance. Le sentant donc à la fin de son mandat, chacun d’eux se laissera à la révélation de son naturel : se positionner pour un autre deal. C’est ainsi que se comportent les cadres africains et principalement béninois.
Un homme averti en vaut plusieurs. Le président Talon doit revoir sa stratégie s’il veut finir son mandat dans la discipline requise pour produire de bons résultats.
Aboubakar TAKOU