*Comment le président Talon a été défendu
Dans une déclaration détaillée, le colonel Dieudonné Tévoédjrè, commandant de la Garde républicaine du Bénin, est revenu sur les événements survenus dans la nuit du 7 décembre 2025, marquée par une tentative d’atteinte aux institutions et à la sécurité de l’État. Il livre un récit précis, minute par minute, de l’opération menée pour déjouer l’assaut des putschistes.
Selon l’officier, l’opération a débuté à 2 h 10 du matin, lorsque le général de corps d’armée Bertin Bada, directeur du cabinet militaire du président de la République, l’a contacté pour l’informer qu’il était attaqué à son domicile par des hommes cagoulés. Peu après, le général Abou Issa, chef d’état-major de l’armée de Terre, l’a appelé à son tour. Pour le commandant de la Garde républicaine, il ne faisait alors plus aucun doute qu’il ne s’agissait pas d’un simple acte criminel, mais bien d’une tentative coordonnée visant la sûreté de l’État.
« En tant que commandant de la Garde républicaine et responsable direct de la sécurité de l’État, j’ai fait alerter mon unité. Je me suis moi-même rendu immédiatement sur le terrain afin de défendre la patrie », explique-t-il, soulignant que la suite des événements a confirmé la gravité de la situation.
L’assaut contre la résidence présidentielle
Après les premières attaques ciblant les hauts responsables militaires, les putschistes ont élargi leur opération. « Suite à ces actes ignobles, ils ont décidé de s’attaquer aux institutions de la République et, surtout, à la personne du chef de l’État », relate le colonel Tévoédjrè.
Aux environs de 5 h du matin, les assaillants ont lancé un assaut direct contre la résidence du président de la République. Fort heureusement, le commandant de la Garde républicaine s’y était déjà rendu pour organiser personnellement la défense des lieux : « J’étais sur place quand la horde d’assaillants a attaqué ».
Une riposte déterminée qui surprend les putschistes
Face à l’attaque, les unités loyalistes ont rapidement organisé la contre-offensive. « Les assaillants ont été visiblement surpris par l’intensité de notre contre-attaque ainsi que par la détermination de mes hommes. C’est cette surprise qui les a mis en déroute », affirme le colonel.
Un chef de l’État resté aux côtés de ses forces
Le commandant Tévoédjrè confirme par ailleurs que le président de la République et son épouse étaient présents sur les lieux pendant les échanges de tirs. Il dit avoir été « agréablement surpris » par le courage du chef de l’État : « Il est resté à ma proximité immédiate pour suivre les combats. Malgré mon insistance à le prier de se mettre à l’abri, il a tenu à être à mes côtés, de 3 h du matin jusqu’à la fin des opérations, en soirée. »
Une nuit qui aurait pu faire basculer la République
Le témoignage du commandant de la Garde républicaine met en lumière l’ampleur de la menace qui a pesé sur les institutions béninoises. Grâce à l’intervention rapide des forces républicaines, la tentative de putsch a été contenue, évitant au pays un basculement dans l’inconnu.
Le colonel Tévoédjrè conclut en saluant la bravoure de ses hommes et la résilience des institutions qui, selon lui, ont permis de préserver la stabilité nationale.
Alassane IMOROU SANDA



