L’administration pénitentiaire de Missérété devient folle. Il n’y a pas un autre mot pour décrire ce qui s’y passe. Après l’isolement suspect de la candidate du parti LD à la dernière présidentielle, c’est son avocat Maître Agbodjo qui vient d’être interdit ce matin de visite à sa cliente.
La semaine passée alors qu’il échangeait avec sa cliente, un agent s’approche d’eux et lui intime l’ordre de revoir le temps qu’il passe avec sa cliente. Que cela paralyse l’administration pénitentiaire. Et l’avocat de lui répondre qu’il est dans son parloir. Il venait 3 fois par semaine chercher avec sa cliente des voies et moyens pour la sortie légalement de cette galère. Mais il a dû réduire tout ceci à une seule visite par semaine. Donc, on ne doit plus lui compter le nombre de minutes qu’il devra passer avec sa cliente.
Aujourd’hui, c’est une interdiction formelle de voir sa cliente qu’on lui oppose contrairement au minima qui régit le droit humain. Toute personne en situation d’incarcération a droit de voir son avocat. La rupture est taxée de toutes les épithètes de dictature et de délit de d’embrigadement de liberté mais aller jusqu’à interdire à un avocat de voir sa cliente, relève d’une fiction qu’on ne pourra même pas imaginer dans un film sur les prisons le plus dangereux au monde. À croire que les geôliers des prisons militaires de Rangoon en Birmanie devront venir en stage sous peu ici au Bénin.
Et quand on sait que les Nations unies ont déjà, par la voix de leurs experts contre les détentions arbitraires, conclu que la détention de Réckya Madougou est arbitraire et illégale, on se demande à quoi joue l’administration Talon pour oser encore se révéler à l’Onu comme une puissance dictatoriale capable de lui tenir tête au point d’infliger encore à la dame cette bizarre forme de torture inhumaine.
Espérons juste que le régime de Cotonou aura les moyens de se défendre quand viendra le moment des conséquences fâcheuses de cette bêtise humaine.
Aboubakar TAKOU