(Il s’est contredit tout au long de son entretien avec Boisbouvier)
Coïncidence ou chronogramme bien établi, l’ancien chef de la diplomatie béninoise, Aurélien Agbénonci, était présent dans les locaux de Radio France Internationale (Rfi) pour répondre aux questions de Christophe Boisbouvier sur l’incident diplomatique entre le Bénin et le Niger.
Il n’a pas été interviewé par téléphone comme c’est souvent le cas. Il était à Paris au siège même de Rfi. À cet échange, Agbénonci dit être surpris de la position de Cotonou sur cet incident. La diplomatie béninoise, selon lui, n’aurait pas choisi la bonne option d’apaisement et de retour à la sérénité. Mais quelques heures avant qu’il n’accorde cette interview, il avait pourtant entendu son ancien ami et patron, Patrice Talon, s’expliquer sur le sujet avec un argumentaire fort salué des Béninois. Le président béninois voulait par cet incident, contraindre son homologue nigérien, Aboudouramane Tiani, à quitter l’option voyou caractérisée par l’illégalité dans les échanges commerciaux et bilatéraux. Mais il fallait que Agbénonci le contredise à la face du monde avec une logique aussi désuète que sa haine vengeresse contre le président Talon qui a commis le crime de le remercier de son gouvernement. Précisons-le après sept ans au beurre comme nourri aux prytanées.
Par cette même occasion, il dénie à la Cedeao, donc aux chefs d’État du Nigeria, du Bénin, du Sénégal et aux autres, la légitimité de raisonner la junte au pouvoir au Niger.
Bref, après Agbénonci, ce doit être le déluge. Il doit peindre en noir toutes les initiatives diplomatiques de Cotonou oubliant qu’étant le tout premier ministre des affaires étrangères de la Rupture, c’est lui qui a façonné toute la politique diplomatique du président Talon. Celle-ci n’ayant pas varié en dehors de ce qu’elle s’est perfectionnée avec l’arrivée d’un jeune plus dévoué et plus au fait des nouvelles tendances en la matière, l’ossature de notre politique diplomatique est Agbénonci. Il est donc mal placé pour porter des jugements de valeur sur cette diplomatie de laquelle il a été éjecté après une faute professionnelle lourde.
Car, pour qui connaît le président Talon, sa plus grosse faiblesse reste la séparation d’avec un collaborateur. Pour qu’il en arrive à s’en séparer, il faut que celui-ci soit effectivement dans les liens jugés inappropriés avec son domaine de compétences. On viendra prochainement sur les raisons du renvoi de monsieur Agbénonci du gouvernement de son ancien ami Talon.
Pour l’heure, c’est la dichotomie entre les allégations de l’invité de Boisbouvier et le label dont il se prévaut, qui intéresse les Béninois.
Car pour quelqu’un qui se dit s’être imposé un silence de 12 mois avant de décider de se faire entendre pour contribuer à la recherche de solution, ce n’est pas sur une chaîne de radio qu’il livre sa science. L’idée qu’il avance aurait tout son sens si l’ami, le compatriote au président Talon, allait lui donner ses précieux conseils par les nombreux canaux soigneusement entretenus par le chef de l’État béninois à cet effet. Mais non ! L’objectif étant de vilipender son ancien ami du lycée, Agbénonci dont les collaborateurs diplomatiques n’en gardent pas le moindre sentiment de fierté dans le travail, se dresse en expert pour critiquer les choix diplomatiques de Cotonou.
Heureusement que cela s’affiche gros, visible comme le nez au milieu du visage, que Agbénonci en soutien de cause commune à Olivier Boko, Séverin Quenum et les autres, doit péter et cracher dans l’assiette qui leur servait de plat royal au banquet sous la paillote au domicile du président ou au palais de la Marina.
Celui qui critique aujourd’hui la diplomatie béninoise et la posture du président Talon, est pourtant le tant décrié par les chauffeurs de l’ambassade du Bénin près la France. Et plusieurs femmes du département des affaires étrangères continuent de faire au président Talon, le procès de trop protéger ses amis d’enfance. Sinon qu’elles ont des raisons de troubler le sommeil du Sorbonnard qui, avouons-le, sait bien manier la langue de Molière et du jeune Shegun Bakary, au temps de la Chanson de Roland.
Au moins, ceci permettra à Maître Huguette Bokpè Gnacadja de justifier royalement son salaire de présidente de l’Inf. Par conséquent, Aurélien Agbénonci a beau s’attribuer le patronyme Boko contre Talon, il n’est pas qualifié pour porter un jugement de valeur sur la qualité de la diplomatie béninoise sous le jeune ministre Shegun Bakary. C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Autrement dit, pour être en mesure de dénoncer les défauts de l’autre, il faut soi-même être irréprochable. Ce que Agbénonci n’est pas sur le terrain diplomatique.
Nous reviendrons demain sur les éventuelles raisons de son départ du juteux biberon gouvernemental. Le président Talon ne sait pas renvoyer ses collaborateurs. S’il en arrive à s’en détacher, c’est que ce dernier est un parfait contre-exemple dans son domaine.
Aboubakar TAKOU