L’adoption, en février dernier, de la Convention de l’Union Africaine sur l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes et des Filles représente une avancée historique majeure pour les droits des femmes en Afrique. Toutefois, l’Alliance Droits et Santé lance un avertissement clair : sans un engagement politique fort, un cadre juridique harmonisé et des financements durables, cette convention risque de rester lettre morte.
L’organisation exhorte les gouvernements des six pays membres concernés (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal) et les autres nations du continent à mettre en œuvre des plans d’action nationaux. Ces plans doivent être budgétisés, multipartites et efficaces, afin d’assurer une prise en charge complète et coordonnée des survivantes de violences basées sur le genre (VBG). Ces actions essentielles doivent englober la prévention, la protection, l’accès à la justice et la réinsertion socio-économique.
Chaque jour de retard expose davantage de femmes et de filles à des violences inacceptables. L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action concrète.
L’Alliance Droits et Santé formule trois recommandations stratégiques pour garantir l’efficacité des politiques :
- Renforcer les cadres juridiques et la protection des survivantes : Il est impératif d’harmoniser les lois nationales avec les engagements régionaux et internationaux, de criminaliser toutes les formes de VBG, et d’assurer un accès simplifié à la justice pour les survivantes.
- Accroître les financements dédiés à la lutte contre les VBG : Cela passe par l’allocation de budgets nationaux pluriannuels, l’implication du secteur privé africain via sa Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), et la création de fonds dédiés, transparents et soumis à un suivi rigoureux.
- Améliorer la coordination et le partage des données : Il est crucial de mettre en place des mécanismes de coopération efficaces entre les acteurs, de digitaliser les données, de renforcer les centres spécialisés et de former les professionnels de terrain.
L’Alliance Droits et Santé appelle l’ensemble des parties prenantes – gouvernements, partenaires techniques et financiers, société civile, mouvements féministes et secteur privé – à unir leurs efforts pour bâtir une Afrique où chaque femme et chaque fille peut vivre librement, en sécurité et avec dignité.
ENSEMBLE POUR LES DROITS DES FEMMES ET DES FILLES !
L’heure est à l’action. L’heure est à la ratification.
Consultez le document de positionnement complet de l’Alliance Droits et Santé.
Gloria AKOAKOU



